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Soudan du Sud : l’ONU consternée par les attaques contre les civils dans l'Etat du Haut-Nil

Des vagues de combats ont déplacé des familles dans l'État du Nil supérieur au Soudan du Sud. (archives)
© UNICEF/Phil Hatcher-Moore
Des vagues de combats ont déplacé des familles dans l'État du Nil supérieur au Soudan du Sud. (archives)

Soudan du Sud : l’ONU consternée par les attaques contre les civils dans l'Etat du Haut-Nil

Droits de l'homme

Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est dit, mercredi, consterné par les attaques perpétrées par des éléments armés contre des civils dans le cadre d’une recrudescence de la violence dans l’État du Haut-Nil, au Soudan du Sud.

Les rapports font état de tirs aléatoires sur des civils. Alors que les affrontements s’intensifiaient entre éléments armés et entre milices communautaires rivales dans la région, au moins 166 civils ont été tués et 237 blessés au cours des quatre derniers mois. Plus de 20.000 personnes ont été déplacées en raison des violences depuis août.

« Ces meurtres, ainsi que les rapports faisant état de violences sexistes, d’enlèvements, de destruction de biens et de pillages, constituent de graves violations et abus des droits de l’homme et doivent cesser », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Photo ONU/Violaine Martin
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Nécessité d'une enquête approfondie et impartiale

Le chef des droits de l’homme a appelé à la fin de la violence dans l’État du Haut-Nil et exhorte les autorités et les dirigeants communautaires à agir de toute urgence pour mettre fin à l’effusion de sang.

« Il est important que le gouvernement du Soudan du Sud mène rapidement une enquête approfondie et impartiale sur ces violences et que tous les responsables rendent des comptes conformément au droit international », a-t-il ajouté.

Sur le terrain, les civils ont été soumis à des déplacements forcés sous la menace de la violence, et l’insécurité accrue a ralenti l’acheminement de l’aide humanitaire urgente et vitale. « Je demande instamment à ceux qui perpétuent cette violence insensée de déposer les armes et d’engager le dialogue pour régler pacifiquement tout grief », a-t-il insisté.

Par ailleurs, Volker Türk redoute que la violence s’étende au-delà de la région. Il a donc exhorté les autorités à agir rapidement pour désamorcer la tension et assurer la protection des communautés touchées. Il a également appelé les dirigeants et les anciens des communautés à user de leur influence sur les groupes impliqués dans les violences pour mettre fin à l’effusion de sang.  

Crainte d'une intensification des tensions à l’approche de la date des élections

chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud, informe les membres du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays.
Photo ONU/Eskinder Debebe
chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud, informe les membres du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays.

L’Envoyé spécial de l’ONU pour le Soudan du Sud a quant à lui exhorté, mardi à New York, les dirigeants du pays à intervenir pour mettre fin aux affrontements et aux violences sexuelles. Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Nicholas Haysom a fait part de son inquiétude face aux affrontements entre milices armées qui provoquent des déplacements dans les États de Jonglei et du Haut-Nil, dans le nord du pays.

Il est également préoccupé par des violences intercommunautaires dans l’État de Warrap, dans le nord du pays, ainsi que des vols de bétail et les conflits liés aux migrations dans les trois États d’Equatoria.

« Les affrontements le long du couloir stratégique du Nil ont pris une dimension ethnique et je condamne les violations des droits de l’homme et les abus, notamment les meurtres, les violences sexuelles liées au conflit, les pillages et les déplacements à grande échelle », a-t-il dit.

Les tensions signalées dans les États du Haut-Nil, de Warapp, de Jongleï et de l’Équatoria-Central continueront de s’intensifier à l’approche de la date des élections, a-t-il averti, assurant que la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) continuera à accorder la priorité à la protection des civils dans tous les aspects de ses tâches mandatées.

La MINUSS s’emploiera à répondre aux besoins de protection urgents, comme la violence sous-nationale, et à soutenir l’enracinement d’une paix plus large, qui s’appuie sur des institutions judiciaires, respectueuses des droits humains et du principe de responsabilité, a ajouté Nicholas Haysom.