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33 millions de dollars promis par les bailleurs de fonds pour éviter une marée noire au large du Yémen

Le pétrolier FSO Safer au large des côtés yéménites.
Holm Akhdar
Le pétrolier FSO Safer au large des côtés yéménites.

33 millions de dollars promis par les bailleurs de fonds pour éviter une marée noire au large du Yémen

Climat et environnement

Des bailleurs de fonds ont promis mercredi 33 millions de dollars de nouveaux financements pour le plan opérationnel coordonné par les Nations Unies pour éviter une marée noire que pourrait causer le pétrolier FSO Safer, qui est ancré au large des côtes yéménites en mer Rouge.

Ces contributions ont été promises lors d’une conférence organisée par le gouvernement des Pays-Bas et les Nations Unies.

Il y a maintenant 40 millions de dollars disponibles pour l'opération. Cela comprend des fonds précédemment engagés. Le pétrolier en décomposition contient quatre fois la quantité de pétrole déversée par l'Exxon Valdez. Il pourrait se briser ou exploser à tout moment.

La conférence a marqué le début des efforts visant à lever les 144 millions de dollars nécessaires au plan, dont 80 millions de dollars pour une opération d'urgence visant à transférer le pétrole vers un navire temporaire sûr. L'installation d'une capacité de remplacement à long terme est également essentielle au succès du plan.

« Aujourd'hui a été une étape importante dans l'élimination de la menace posée par le FSO Safer. Lors de l'événement d'aujourd'hui, nous avons réussi à collecter une somme importante. Nous continuerons à soutenir l'ONU au mois de mai pour rassembler les fonds restants nécessaires. De nombreux pays manifestent un grand intérêt à se joindre à l'effort. J'espère que nous y arriverons », a déclaré la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Liesje Schreinemacher.

Les Pays-Bas ont promis près de 8 millions de dollars. Les autres donateurs ayant signé des engagements de contribution étaient l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Union européenne, le Qatar, la Suède, la Norvège, la Finlande, la France, la Suisse et le Luxembourg.

Risque de catastrophe humanitaire et environnementale

Une marée noire serait une catastrophe humanitaire et environnementale et coûterait à la région des dizaines de milliards de dollars en coûts de nettoyage et économiques. Plus de 200.000 Yéménites travaillant dans l'industrie de la pêche pourraient perdre leurs moyens de subsistance du jour au lendemain, le tourisme serait affecté jusqu'en Égypte et la navigation pourrait être perturbée par le détroit de Bab al-Mandab et le canal de Suez. Les dégâts environnementaux dans la mer Rouge et ses côtes seraient graves.

« Nous sommes reconnaissants aux donateurs qui ont engagé des fonds aujourd'hui dans un délai très court et attendons avec impatience de recevoir d'autres engagements de la part de ceux qui ne se sont pas encore engagés. Lorsque nous aurons le financement, le travail pourra commencer », a déclaré David Gressly, Coordonnateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Yémen.

« Aujourd'hui marque un lancement en force de nos efforts pour assurer le succès du projet, y compris la sensibilisation du secteur privé. Nous devons travailler rapidement pour obtenir les fonds restants pour démarrer l'opération de quatre mois dans la fenêtre météo que nous avons devant nous », a-t-il ajouté.

L'opération envisagée comprend l'installation d'un navire de remplacement ou d'une capacité équivalente et l'opération d'urgence de transfert des hydrocarbures vers un navire temporaire sûr. Le plan couvrirait les salaires d'un équipage pour entretenir le navire temporaire loué jusqu'à ce que la solution à long terme soit mise en œuvre.

« Le calendrier et le financement sont tous deux essentiels. Si nous ne recevons pas un financement suffisant de toute urgence, la fenêtre météo pour transférer le pétrole se fermera. En octobre, les vents violents et les courants volatils rendent l'opération plus dangereuse et augmentent le risque de rupture du navire », a déclaré Auke Lootsma, Représentant résident du PNUD au Yémen.