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Burkina Faso : l’ONU condamne une attaque contre une église dans l’est du pays

Un homme passe en moto devant un véhicule brûlé dans le nord du Burkina Faso où l'insécurité n'a cessé d'augmenter en 2019 (photo d'archives).
Photo OCHA/Giles Clarke
Un homme passe en moto devant un véhicule brûlé dans le nord du Burkina Faso où l'insécurité n'a cessé d'augmenter en 2019 (photo d'archives).

Burkina Faso : l’ONU condamne une attaque contre une église dans l’est du pays

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont condamné une attaque perpétrée le 1er décembre contre l'église d’un village situé à l’est du Burkina Faso, un pays du Sahel frappé par une multiplication des attaques contre des lieux de culte ces derniers mois.

Dimanche, des individus armés non identifiés ont attaqué des fidèles qui participaient à une messe dans une église du village d’Hantoukoura. Selon les informations rapportées par la presse, au moins 14 personnes ont été tuées dans cette attaque.

Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a fermement condamné l’attaque au Burkina Faso qui s’ajoute à de nombreux autres actes de violences enregistrés dans ce pays du Sahel.

« Comme le Secrétaire général l'a souligné, notamment dans son Plan d'action pour la sauvegarde des sites religieux, annoncé récemment, les lieux de culte du monde entier doivent constituer un havre de paix propice à la réflexion et à la paix, et non des sites de violence et de terreur », a rappelé son porte-parole dans une déclaration de presse publiée lundi. « Les gens doivent être autorisés à observer et pratiquer leur foi en paix », a-t-il ajouté.

Le Haut-Représentant de l'Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC), Miguel Angel Moratinos – qui coordonne le Plan d'action pour la sauvegarde des sites religieux - a également fermement condamné l'attaque au Burkina Faso.

Dans un communiqué publié dimanche, M. Moratinos a souligné que toutes les formes de violence et d'actes de terreur visant des sites religieux et des fidèles, quelles que soient leur religion et leurs convictions, sont injustifiables.

Le chef de l’UNAOC a appelé tous les gouvernements, ainsi que toutes les parties prenantes concernées, à soutenir la mise en œuvre du plan d'action afin de garantir la sainteté des lieux de culte et la sécurité des fidèles. « Les lieux de culte où les fidèles observent leurs rituels dans un esprit de compassion et de paix ne devraient pas être un lieu de carnage et de terreur », a dit M. Moratinos.

Le Haut-Représentant s’est dit prêt à soutenir les efforts du gouvernement du Burkina Faso visant à promouvoir le dialogue interconfessionnel en vue de créer des passerelles de compréhension entre les diverses communautés confessionnelles du pays qui ont fait l'objet d'attaques croissantes au cours des dernières années. En octobre dernier, 15 fidèles ont été tués dans une attaque contre une mosquée dans le nord du pays.

M.M. Guterres et Moratinos ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au gouvernement et au peuple burkinabé.

Lire aussi : Burkina Faso : l’ONU condamne l’attaque meurtrière contre une mosquée

Il y a deux semaines, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la sécurité au Burkina Faso. Les violences qui touchent le pays ont contraint au déplacement forcé d’environ un demi-million de personnes. Un chiffre qui pourrait atteindre 650.000 d’ici la fin de l’année, a alerté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Il y a deux semaines, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), David Beasley, avait alerté sur la « crise humaine dramatique qui se déroule au Burkina Faso ». Le HCR a prévenu que l’insécurité dans le nord-est du pays entrave l’accès aux personnes déplacées.