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A Genève, la RDC met en avant ses efforts pour lutter contre les violences sexuelles

Des victimes dans de violences sexuelles dans un refuge à Goma, en République démocratique du Congo.
Photo: ONU/Marie Frechon (archives)
Des victimes dans de violences sexuelles dans un refuge à Goma, en République démocratique du Congo.

A Genève, la RDC met en avant ses efforts pour lutter contre les violences sexuelles

Femmes

La République démocratique du Congo (RDC) a réitéré devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) sa détermination à mener une politique de tolérance zéro face aux violences sexuelles.

« Beaucoup d’officiers militaires croupissent aujourd’hui en prison parce qu’ils ont été condamnés pour viols ou pour complicité de viols », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa, la Ministre congolaise des droits humains lors de l’examen du huitième rapport périodique de la RDC devant le comité mardi à Genève.

Mme Mushobekwa a rappelé que le viol est considéré en RDC et comme un crime de sang ne pouvant faire l’objet d’amnistie.

Mais sur le terrain, le problème demeure. A cet égard, la Ministre note que les femmes victimes de viols ont toujours peur de porter plainte, du fait des difficultés administratives inhérentes à cette démarche et de la stigmatisation encore attachée à la qualité de victime. Dans ces conditions, « des bourreaux circulent toujours librement », a reconnu la Mme Mushobekwa.

Le Ministère du genre de la RDC sensibilise les femmes pour qu’elles rompent le silence et pour permettre ainsi de sanctionner les coupables, a-t-elle ajouté en réponse aux questions posées par les experts du CEDAW, notamment concernant les mesures prises par Kinshasa pour mettre fin aux violences et pour la lutte contre l’impunité.

A Genève, la délégation congolaise a également indiqué avoir accepté la création d’un fonds de dédommagement des victimes de la violence et des viols. Mais, vu la faiblesse du budget national et le nombre des priorités – au tout premier rang desquelles figure la sécurité nationale face à neuf pays voisins dont certains abritent des groupes armés –, les moyens manquent pour l’instant pour créer cette structure, a expliqué la Ministre.

La délégation congolaise a admis qu’il faudrait beaucoup de temps pour faire entrer dans les esprits que le viol ne doit pas être utilisé comme une arme de guerre.

Devant le CEDAW, la RDC a affiché sa détermination à bâtir, avec tous les acteurs, une société sans discrimination, où les hommes et les femmes, les filles et les garçons auront les mêmes chances de participer à son développement. C’est dans ce contexte que Kinshasa a mis en exergue le recul des mariages précoces et de la « baisse notable de la natalité ».

Concernant la participation et la représentation des femmes, la délégation congolaise a également indiqué que les femmes sont désormais plus nombreuses dans des professions qui étaient autrefois le domaine des hommes, de même que dans la vie politique. La délégation a relevé, à cet égard, une évolution profonde des mentalités face aux ambitions des femmes, de même que l’importance de la passation pacifique de pouvoir au sommet de l’État qui est intervenue récemment.