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Le HCR estime que la majorité des exilés vénézuéliens sont éligibles au statut de réfugiés

Des Vénézuéliens recoivent une assistance à Boa Vista, dans l'Etat de Roraima, au Brésil.
Photo OIM Brésil/Amanda Nero
Des Vénézuéliens recoivent une assistance à Boa Vista, dans l'Etat de Roraima, au Brésil.

Le HCR estime que la majorité des exilés vénézuéliens sont éligibles au statut de réfugiés

Migrants et réfugiés

La plupart des Vénézuéliens qui fuient la crise politique et économique dans leur pays doivent bénéficier de la protection internationale accordée aux réfugiés, a estimé mardi le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR).

« Compte tenu de l’aggravation de la situation politique, socio-économique, des droits de l’homme et de la situation humanitaire au Venezuela, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés considère désormais que la majorité de ceux qui fuient le pays ont besoin d’une protection internationale dans le cadre du le statut des réfugiés », a précisé Liz Throssell, porte-parole du HCR au cours d’un point de presse ce mardi à Genève.

Le HCR exhorte en conséquence les pays qui accueillent des Vénézuéliens à ne pas les expulser ou les renvoyer de force dans leur pays. Quelque 3,7 millions de personnes ont fui le Venezuela depuis 2015, selon les derniers chiffres de l’agence onusienne. La plupart ont trouvé refuge en Colombie, au Pérou et en Equateur, trois pays frontaliers. Le Chili, l’Argentine ou le Brésil leur ont aussi ouvert leurs portes.

Dans une note d’orientation actualisée publiée ce mardi, le HCR appelle à nouveau les États à autoriser les Vénézuéliens à accéder à leur territoire et à leur assurer une protection adéquate. L’agence onusienne plaide pour des normes de traitement adéquates, soulignant le besoin crucial de sécurité pour les personnes contraintes de fuir pour sauver leur vie et leur liberté.

Le HCR exhorte les pays à ne pas renvoyer de force les Vénézuéliens

À la fin de 2018, environ 460.000 Vénézuéliens avaient officiellement demandé l’asile, la majorité l’avaient fait dans les pays voisins d’Amérique latine. Cette nouvelle directive reconnaît que le nombre de personnes qui quittent le Venezuela pose des problèmes complexes et qu’il peut s’avérer irréaliste de déterminer individuellement le statut de réfugié, raison pour laquelle la reconnaissance par groupe est recommandée.

La note d’orientation actualisée vise à aider les personnes qui statuent sur des demandes de protection internationale présentées par des demandeurs d’asile du Venezuela et les responsables qui définissent la politique gouvernementale en la matière. La nouvelle directive du HCR indique que pour certains profils de Vénézuéliens en danger, la Convention de 1951 sur les réfugiés est applicable.

En tout état de cause, la majorité des Vénézuéliens ont besoin de la protection internationale des réfugiés, sur la base des critères plus larges de la Déclaration de Carthagène de 1984 appliquée en Amérique latine. « Cela est dû aux menaces qui pèsent sur leur vie, leur sécurité ou leur liberté et résultant de circonstances qui perturbent gravement l’ordre public au Venezuela », a indiqué Mme Throssell.

« Avec notre partenaire, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), nous avons à plusieurs reprises salué la solidarité des gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont accueilli des Vénézuéliens dans le cadre de diverses modalités de séjour légal », a-t-elle ajouté.

Mais pour renforcer la protection nécessaire des Vénézuéliens, le HCR continue à exhorter les États à harmoniser leurs réponses. « Vu la situation au Venezuela, il est extrêmement important qu’il n’y ait pas de déportations, d’expulsions ou de retour forcés », a plaidé la porte-parole du HCR.