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Lutte contre le terrorisme : les jeunes ne sont pas une menace mais un espoir (PNUD)

L’UNESCO et le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT) ont lancé un projet sur la prévention de l'extrémisme violent.
Photo UNESCO
L’UNESCO et le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT) ont lancé un projet sur la prévention de l'extrémisme violent.

Lutte contre le terrorisme : les jeunes ne sont pas une menace mais un espoir (PNUD)

Paix et sécurité

La mobilisation des jeunes et la lutte contre l’utilisation abusive des nouvelles technologies et d’Internet par les terroristes sont essentielles pour prévenir l’extrémisme violent, a souligné vendredi le chef du PNUD au deuxième jour de la Conférence de haut niveau des chefs d’agences de lutte contre le terrorisme des Etats membres de l’ONU.

« Les jeunes jouent un rôle critique dans les campagnes de lutte contre l’extrémisme et nous devons nous engager à leurs côtés », a déclaré l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, Achim Steiner, rappelant que les jeunes sont souvent devenus la cible de la radicalisation et du recrutement par des groupes extrémistes.

Le chef du PNUD a toutefois noté qu’ils font très souvent preuve d’une résistance incroyable à ces courants. Le prochain rapport Frontline du PNUD propose des moyens concrets pour permettre aux jeunes d’être des acteurs positifs du changement dans la réponse à apporter à l’extrémisme violent.

« Nous devons reconnaitre leur rôle unique » et miser sur eux pour en faire des partenaires, a recommandé M. Steiner pour lequel « les jeunes ne sont pas notre plus grande menace mais notre plus grand espoir ».

Compte tenu du rôle de premier plan que les jeunes peuvent jouer dans la prévention, Achim Steiner a appelé à faire attention à ce que leur potentiel ne soit sapé par l’utilisation à mauvais escient des nouvelles technologies, qu’ils utilisent beaucoup.

« Les nouvelles technologies ont un potentiel énorme pour s’attaquer aux causes profondes et aux moteurs de l’extrémisme violent », a déclaré le responsable onusien du développement. Elles peuvent contribuer à améliorer la transparence des institutions publiques, élargir l’inclusion et la participation dans la prise de décision publique, et augmenter la compréhension des questions par un accès plus simple aux informations mais ces technologies peuvent aussi devenir l’instrument du mal. « Il faut par conséquent trouver des solutions technologiques pour combattre des tactiques technologiques », a dit l’Administrateur du PNUD.

Pour que ces solutions soient durables il faut qu’elles se fondent sur les lois et les cadres règlementaires qui régissent la lutte contre l’impunité en ligne et hors ligne, a précisé M. Steiner. Pour le chef du PNUD, le succès dans ce domaine repose sur la coopération internationale dans la mesure où ces questions et outils transcendent les frontières. « Aucun gouvernement ou organisme peut à lui seul repousser cette menace ».

La prévention et le développement sauvent des vies et sont rentables

La lutte contre le terrorisme ne peut pas être gagnée uniquement sur le plan sécuritaire, a souligné le chef du PNUD, insistant sur l’importance capitale de la prévention des conditions propices à la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent.

« Les approches préventives permettent de sauver des vies et sont rentables », a martelé M. Steiner. Une affirmation confirmée par une étude conjointe de l’ONU et de la Banque mondiale selon laquelle les économies nettes de la prévention se situent entre 5 et 70 milliards de dollars par an. M. Steiner a mis l’accent sur le rôle crucial que joue le développement dans cette approche préventive.

« Très souvent le terrorisme se propage lorsque le développement est lent et que les institutions de l’Etat sont faibles », a-t-il dit. Le désespoir et la frustration peuvent amener les gens, et surtout les jeunes, à perdre confiance en leurs institutions étatiques, a-t-il noté

 La marginalisation et l’exclusion de certains groupes de la société, en termes de géographie du développement, peut, elle aussi, accentuer les risques de radicalisation qui peuvent conduire à l’extrémisme violent, a encore expliqué le chef du PNUD.

En attendant, l’impact de l’extrémisme violent sur la sécurité et le développement est énorme, a alerté M. Steiner, citant des chiffres récents selon lesquels le coût économique de la violence à l’échelle mondiale s’élèverait à 14.560 milliards de dollars, soit 1988 dollars pour chaque personne vivant sur la planète.