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À Bamako, le chef de l’ONU célèbre la Journée des Casques bleus avec le personnel de la MINUSMA

À Bamako, au Mali, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres assiste à une cérémonie rendant hommage à tous les Casques bleus décédés au service de la paix lors de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies.
Photo: MINUSMA/Olivier Salgado
À Bamako, au Mali, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres assiste à une cérémonie rendant hommage à tous les Casques bleus décédés au service de la paix lors de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies.

À Bamako, le chef de l’ONU célèbre la Journée des Casques bleus avec le personnel de la MINUSMA

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a passé la Journée des Casques bleus (29 mai) à Bamako, au Mali avec le personnel militaire, de police et civil de la Mission des Nations Unies dans le pays, la MINUSMA, qui a connu le plus grand nombre de morts en 2017, avec 21 Casques bleus et sept civils tués.

À son arrivée à Bamako, le Secrétaire général s’est rendu au camp de la Force de la MINUSMA où il a assisté une cérémonie en hommage aux Casques bleus décédés. Il a déposé une gerbe devant le mémorial de la MINUSMA sur lequel sont gravés les noms des Casques bleus tués au service de la paix.

« Vous chers Casques bleus, vous avez démontré être capables de tous les sacrifices, même pour beaucoup de vos collègues le sacrifice suprême de la vie au service de la protection de la vie des civils maliens. Je tiens à vous remercier profondément de cet effort, de ces sacrifices, à vous rendre hommage et à dire combien je suis fier de travailler avec vous », a déclaré M. Guterres lors de la cérémonie.

« En tant que Casques bleus, vous êtes le symbole le plus évident des Nations Unies elles-mêmes », a-t-il ajouté.

Le Représentant spécial du Secrétaire général au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a déclaré pour sa part que cet hommage « réchauffe assurément le cœur de leurs compagnons que nous sommes et nous encourage de continuer à défendre avec encore plus de détermination les valeurs des Nations Unies ».

Le Commandant Olufunmilayo Ajibike Amodu, du Nigéria (à droite), et le Major Mohammad Badrul Ahsan Khan, du Bangladesh (à gauche), 2 Casques bleus de la MINUSMA qui ont reçu une médaille du Secrétaire général António Guterres lors d'une cérémonie à Bamako
ONU Info/Jerome Bernard
Le Commandant Olufunmilayo Ajibike Amodu, du Nigéria (à droite), et le Major Mohammad Badrul Ahsan Khan, du Bangladesh (à gauche), 2 Casques bleus de la MINUSMA qui ont reçu une médaille du Secrétaire général António Guterres lors d'une cérémonie à Bamako

Deux Casques bleus récompensés par le Secrétaire General

Le chef de l’ONU a remis une médaille à deux soldats de la paix : le Commandant Olufunmilayo Ajibike Amodu, du Nigéria, qui est officier des meilleures pratiques au sein de la MINUSMA, et le colonel Mohammad Badrul Ahsan Khan, du Bangladesh, officier au quartier-général de la force.

« Cette médaille est très importante. C'est un symbole du maintien de la paix », a expliqué le Commandant Amodu dans un entretien à ONU Info. « L'obtenir du Secrétaire général est un privilège unique. Cela symbolise fondamentalement être un Casque bleu au Mali ».

« Les terroristes ne relâchent pas la pression. Evidemment, nous aussi nous ne reculons pas dans ce que nous sommes venus faire », a-t-elle ajouté au sujet de la situation au Mali. Et aux personnes qui pourraient vouloir rejoindre la MINUSMA, le Commandant Amodu a ce message : « L'ONU travaille pour la paix. Et quand il y a la paix, il y a le développement. Quand il y a la paix, il y a la promotion de la technologie. Quand il y a la paix, chaque chose fonctionne comme elle devrait fonctionner. Et pour toute personne qui voudrait rejoindre la MINUSMA, vous devez avoir à l'esprit que, lorsque vous venez, vous êtes là pour soutenir le processus de paix ».

Le Colonel Khan a déclaré à ONU Info que c'était « une question de fierté et d'honneur » de recevoir cette médaille.

« Dans ce monde, nous devons être tous ensemble pour mieux vivre, nous devons assurer la paix. Il n'y a pas d'alternative que de se soutenir mutuellement », a-t-il déclaré. « La MINUSMA est une opportunité unique de servir ».

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors d'un point de presse à son arrivée à l'aéroport international de Bamako, avec le Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita.
Photo : ONU/Harandane Dicko
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors d'un point de presse à son arrivée à l'aéroport international de Bamako, avec le Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita.

Rencontre avec le Président malien et déplacement en régions

M. Guterres est accompagné lors de cette visite de deux jours au Mali par le Sous-Secrétaire général à l'appui aux missions, Atul Khare, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, et par la Directrice exécutive de l'UNICEF, Henrietta Fore.

Le chef de l’ONU a été accueilli à l’aéroport par le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, avec qui il devait avoir par la suite un entretien. Lors de sa visite, M. Guterres doit aussi rencontrer d'autres responsables maliens, ainsi que le personnel des Nations Unies travaillant dans le pays.

Mercredi, le Secrétaire général doit visiter des régions du Mali et rencontrer les autorités locales et le personnel de l'ONU, ainsi que des représentants de femmes, de jeunes et des leaders religieux.

70 ans après ses débuts, le maintien de la paix de l’ONU opère dans des environnements toujours aussi difficiles

Dans un message pour la Journée des Casques bleus diffusé avant son départ au Mali, António Guterres avait souligné sa détermination à rendre plus sûr et plus efficace le maintien de la paix de l’ONU qui fête cette année son 70e anniversaire.

Durant sept décennies, plus d’un million d’hommes et de femmes ont servi sous le drapeau des Nations Unies dans 71 opérations de maintien de la paix. Leur service a eu des répercussions directes sur la vie de centaines de millions de personnes, protégeant les plus vulnérables dans le monde et sauvant d’innombrables vies.

70 ans après le déploiement de sa première opération de maintien de la paix, l’ONU compte aujourd’hui plus de 100.000 militaires, policiers et civils déployés dans 14 opérations sur quatre continents et œuvrant 24 heures sur 24 à protéger les populations et à faire avancer la cause de la paix.

124 États membres fournissent actuellement des contributions en contingents militaires et de police aux missions de maintien de la paix des Nations Unies ainsi que du matériel essentiel à la durabilité de ses opérations.

Journée internationale des Casques bleus de l'ONU, 29 mai 2018

La majorité des missions de maintien de la paix en Afrique

De la Sierra Leone au Cambodge, en passant par le Timor-Leste, la Namibie, El Salvador et ailleurs, les Casques bleus aident les pays dans leur transition de la guerre à la paix aux quatre coins du monde.

Actuellement, la majorité des missions de maintien de la paix (sept) sont situés sur le continent africain.

En mars dernier, la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) s’est acquittée de son mandat avec succès, devenant ainsi la 57e opération de maintien de la paix réussie. L’achèvement de cette Mission après celles en Côte d’Ivoire (ONUCI entre 2004 et 2017) et en Sierra Leone (MONUSIL 1998-1999, puis MINUSIL 1999-2005) met aussi fin à plus de deux décennies d’opérations de maintien de la paix, en Afrique de l’Ouest.

Une bonne prise en compte du contexte linguistique est également important dans la conduite efficace du maintien de la paix. Sur les 14 missions de maintien de la paix en cours, quatre d'entre elles opèrent dans des environnements francophones : MINUJUSTH en Haïti, MINUSMA au Mali, MINUSCA en République centrafricaine, et MONUSCO en République démocratique du Congo.

Plus de 3.700 Casques bleus ont perdu la vie au service de la paix

70 ans après sa création, le maintien de la paix de l’ONU demeure une mission dangereuse. Les Casques bleus font d’énormes sacrifices et s’exposent souvent à de grands risques personnels et à des conditions difficiles.

Au cours des 70 dernières années, plus de 3.700 Casques bleus ont perdu la vie au service du drapeau des Nations Unies, dont 129 hommes et femmes en 2017.

« Tout en saluant l’héritage laissé par ceux qui, dans le monde entier, ont placé leur vie sous le signe du service et du sacrifice, je tiens à dire combien je suis déterminé à prendre des mesures en faveur du maintien de la paix, des mesures qui visent à rendre nos opérations plus sûres et plus efficaces dans les conditions difficiles qui prévalent aujourd’hui », avait dit le chef de l’ONU dans son message pour la Journée des Casques bleus.

ONU Info
Maintien de la paix des Nations Unies : service et sacrifice