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L’agroécologie peut aider à améliorer la production alimentaire mondiale (FAO)

L'agroécologie peut contribuer à accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030.
FAO/Olivier Asselin
L'agroécologie peut contribuer à accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

L’agroécologie peut aider à améliorer la production alimentaire mondiale (FAO)

Développement durable (ODD)

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a appelé mardi à construire des systèmes alimentaires plus sains et équilibrés, ajoutant que l'agroécologie pouvait contribuer à une telle transformation.

Il a lancé cet appel lors d’un discours prononcé à l'occasion du 2ème Symposium international sur l'agroécologie qui se tient à Rome du 3 au 5 avril.

M. Graziano da Silva a expliqué que la plupart de la production alimentaire se basait sur des systèmes agricoles nécessitant beaucoup d'intrants et de ressources et nocifs pour l'environnement, et que cela avait pour conséquence, la dégradation croissante des sols, des forêts, de l'eau, de la qualité de l'air et de la biodiversité.

« Nous devons encourager un changement en profondeur de la manière dont nous produisons et consommons les aliments. Nous devons promouvoir des systèmes alimentaires durables qui offrent une alimentation équilibrée et nutritive, des services écosystémiques et une meilleure résilience face au climat. L'agroécologie peut contribuer au processus de transformation de nos systèmes alimentaires », a dit le chef de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Associant le savoir traditionnel au savoir scientifique, l'agroécologie applique des approches écologiques et sociales aux systèmes agricoles, en prenant en compte les multiples interactions qui existent entre plantes, animaux et environnement.

Mieux soutenir les acteurs de l’agroécologie

M. Graziano da Silva a également exhorté les décideurs politiques nationaux à mieux soutenir les acteurs évoluant dans le domaine de l'agroécologie.

« Rendre les systèmes alimentaires durables signifie effectuer des changements économiques, sociaux et culturels, » a pour sa part déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA). « La diversité de la production doit coïncider avec la diversité des régimes alimentaires et être acceptée par des consommateurs conscient de leurs choix nutritifs et sensibilisés au changement climatique », a-t-il ajouté.

L’ancien Ministre français de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a prononcé le discours d'ouverture dans lequel il a exhorté à engager un nouveau dialogue et à prendre des mesures pour lancer une « révolution doublement verte » en matière de production agricole qui s'appuiera sur la nature, les scientifiques et le savoir local.

Le Symposium, qui dure trois jours, réunit près de 700 participants dont des décideurs politiques, des spécialistes en agroécologie, des universitaires, des représentants du gouvernement, de la société civile, du secteur privé et des agences onusiennes.

L’exemple d’agriculteurs chinois

L'Initiative Promouvoir l'agroécologie sera lancée lors de la journée de clôture, le 5 avril. Elle vise à encourager un processus de transition vers l'agroécologie plus inclusif et holistique, et ce, par le biais d'outils et de partage du savoir pour une meilleure transformation de la nourriture et des systèmes agricoles.

Un exemple d'agroécologie est celui d'un écosystème conçu par des agriculteurs chinois où les feuilles des mûriers sont données à manger aux vers à soie dont les déchets corporels servent ensuite de nourriture aux poissons. La matière organique présente dans les bassins de boue des poissons est ensuite utilisée comme engrais pour les mûriers, complétant ainsi un cercle vertueux de production. Pendant des siècles, ce système a contribué au bon fonctionnement des entreprises auxiliaires telles que la production de soie.

L'agroécologie peut contribuer à protéger des ressources naturelles et la biodiversité tout en promouvant l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets. Elle permet également d'améliorer la résilience des exploitants familiaux, en particulier dans les pays en développement où les souffrances liées à la faim sont légions. Elle peut aussi contribuer à la production et la consommation d'aliments nutritifs et sains et stimuler les économies et les marchés locaux.