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Clôture du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie : « il nous reste beaucoup à faire » - António Guterres

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’exprimant lors de la cérémonie de clôture du TPIY à La Haye le 21 décembre 2017.
TPIY
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’exprimant lors de la cérémonie de clôture du TPIY à La Haye le 21 décembre 2017.

Clôture du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie : « il nous reste beaucoup à faire » - António Guterres

Alors que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) s'apprête à fermer ses portes, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a salué le travail « pionnier » que cette institution a réalisé dans la création de l'architecture contemporaine de la justice pénale internationale.

« La création du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1993 a été un moment révolutionnaire », a déclaré jeudi le Secrétaire général lors de la cérémonie de clôture du TPIY à La Haye. « La responsabilité a pris racine dans notre conscience collective ».

Etabli depuis 24 ans au Pays-Bas, le TPIY fermera ses portes à la fin de l'année. « Mais il nous reste beaucoup à faire », a souligné M. Guterres. « La communauté internationale doit continuer à demander des poursuites contre les responsables de crimes graves et à rendre justice aux victimes ».

The International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia is closing, but we must continue to uphold accountability and justice for victims. https://t.co/zUUOLhQxbV pic.twitter.com/FjFVLSYftH

— António Guterres (@antonioguterres)
21 décembre 2017

Depuis la création du TPIY, d'autres entités ont été créées pour assurer la responsabilité des criminels avec l'établissement du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), du Tribunal spécial pour le Liban et de la Cour pénale internationale (CPI).

« Sans les tribunaux des Nations Unies pour la Yougoslavie et le Rwanda, il n'y aurait peut-être jamais eu de Cour pénale internationale permanente, l'institution centrale du système de justice pénale internationale aujourd'hui », a déclaré le chef de l'ONU.

« Le Tribunal a donné une voix aux victimes »

Après avoir siégé pendant plus de 10.000 jours de procès et entendu les témoignages de près de 5 000 personnes, le TPIY a condamné 90 personnes pour les crimes qu'elles ont perpétrés durant les conflits qui ont frappés l'ex-Yougoslavie. Des crimes qui comprennent les crimes de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.

« Au-delà de ces chiffres, le Tribunal a donné une voix aux victimes. Les personnes qui ont été victimes de violences atroces et de pertes tragiques, y compris des femmes et des filles, ont eu l'occasion de raconter leurs histoires devant les tribunaux, de faire connaître leurs expériences et de voir les auteurs de crimes commis à leur encontre. Ceci, en soi, a contribué au processus de guérison », a dit M. Guterres.

« Revivre de telles horreurs prend énormément de courage », a dit le chef de l'ONU qui a salué Je salue le courage de tous ceux qui sont venus au Tribunal pour garantir que la justice puisse être rendue ».

L'avenir passe par la vérité et la réconciliation

Le Secrétaire général de l'ONU a tenu à rappeler que la cause de la justice pénale est une « entreprise de long terme » et ne s'arrête pas avec la fermeture du TPIY.

« Nous devons rester attentifs et résolus. Je suis convaincu que, avec le soutien de la communauté internationale, la justice pénale internationale continuera à se développer et que davantage de pays où des atrocités ont été commises engageront ou continueront des poursuites devant leurs propres tribunaux », a dit M. Guterres.

Le chef de l'ONU a également souligné que l'avenir ne pas seulement se définir dans la lutte contre l'impunité, mais passe également par la recherche de la vérité et de la réconciliation.

« Tout comme l'ensemble de la communauté internationale, y compris les Nations Unies, a dû reconnaître sa part de responsabilité dans le massacre, les diverses communautés de l'ex-Yougoslavie doivent aussi s'inspirer de l'héritage du Tribunal et approfondir leurs efforts de confiance et de réconciliation totale », a dit M. Guterres. « Accepter la vérité et les faits indéniables des tragédies passées est crucial pour construire un avenir meilleur et commun ».