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Nigéria : quatre civils tués dans l'attaque d'un convoi humanitaire (OCHA)

Un camp informel de personnes déplacés à Dikwa (Etat de Borno, Nigéria) où sont 191 familles. Leur village, Kaza, a été occupé par Boko Haram pendant environ deux ans.
OCHA/Yasmina Guerda
Un camp informel de personnes déplacés à Dikwa (Etat de Borno, Nigéria) où sont 191 familles. Leur village, Kaza, a été occupé par Boko Haram pendant environ deux ans.

Nigéria : quatre civils tués dans l'attaque d'un convoi humanitaire (OCHA)

Au moins quatre civils auraient été tués lors de l'attaque d'un convoi humanitaire transportant des vivres dans le nord-est du Nigéria, a annoncé lundi l'ONU.

Le convoi a été pris en embuscade par des groupes armés le long de la route entre Dikwa et Gamboru, dans l'État de Borno en proie aux violences du groupe terroriste Boko Haram.

L'assaut a également entraîné la destruction d'articles d'aide de base initialement destinés à soulager les souffrances de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes touchés par le conflit.

« La violence contre les convois transportant de l'aide humanitaire est inacceptable et peut entraîner des limitations dans notre capacité à fournir une aide vitale à ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré Edward Kallon, le Coordination humanitaire de l'ONU au Nigéria, dans un communiqué de presse.

« Nous devons assurer la sécurité des travailleurs humanitaires et des convois d'aide dans le nord-est du Nigeria, afin que les personnes ayant besoin d'assistance puissent y avoir accès en temps voulu et en quantité suffisante. De nombreuses vies sont en danger », a souligné M. Kallon.

Les violences perpétrées par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a provoqué une profonde crise humanitaire. Depuis le début du conflit en 2009, plus de 20.000 personnes ont été tuées et des milliers de femmes et de filles ont été enlevées. Borno avec Adamawa et Yobe sont les Etats les plus touchés avec près de sept millions de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire, dont plus de 50% sont des enfants.

Depuis janvier 2017, malgré les défis majeurs, les efforts de secours des Nations Unies et des partenaires ont aidé plus de cinq millions de personnes touchées par le conflit. Une aide à la fois sanitaire, alimentaire et en eau potable.

Grâce à ces efforts humanitaires, la faim a considérablement diminué dans la région pour la première fois depuis le début de la crise. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë a diminué de moitié entre juin et août, passant de 5,2 millions à 2,6 millions de personnes.

Mais à défaut d'une aide soutenue et opportune, ces bons résultats pourraient rapidement être défait. Plus de 3,5 millions de personnes pourraient être confrontées à une insécurité alimentaire aigue et au risque de famine, d'ici août 2018, a averti la FAO.