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Le chômage des jeunes reste élevé malgré des progrès depuis le paroxysme de la crise en 2009, selon l'OIT

Des jeunes surveillent la qualité de la transmission dans une société de télédiffusion au Népal.
OIT/Pradip Shakya
Des jeunes surveillent la qualité de la transmission dans une société de télédiffusion au Népal.

Le chômage des jeunes reste élevé malgré des progrès depuis le paroxysme de la crise en 2009, selon l'OIT

Malgré une baisse significative du chômage des jeunes depuis le paroxysme de la crise économique en 2009, la persistance du chômage et la pénurie d'emplois de qualité continuent d'entraver la quête de travail décent des jeunes, selon un nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT).

En 2017, les jeunes représenteraient plus de 35% de la population au chômage dans le monde. Si le taux mondial du chômage des jeunes s'était stabilisé à 13,0% en 2016, il devrait légèrement augmenter à 13,1% cette année, selon le rapport de l'OIT sur Les tendances mondiales de l'emploi des jeunes 2017.

S'établissant à 70,9 millions en 2017, le nombre des jeunes chômeurs est en net progrès par rapport au chiffre record de 76,7 millions atteint pendant la crise, en 2009, mais ce nombre devrait augmenter de 200.000 chômeurs supplémentaires en 2018, pour atteindre un total de 71,1 millions.

A l'échelle mondiale, la hausse marquée des taux de chômage des jeunes observée entre 2010 et 2016 en Afrique du Nord, dans les Etats arabes, en Amérique latine et dans les Caraïbes a été compensée par les progrès enregistrés pour les jeunes sur les marchés du travail en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique subsaharienne. La croissance économique globale reste déconnectée de la croissance de l'emploi et l'instabilité économique menace de compromettre les gains constatés en termes d'emploi des jeunes. Le ratio entre le chômage des jeunes et celui des adultes a peu évolué au cours des dix dernières années, mesurant combien les jeunes sont profondément et durablement désavantagés sur le marché du travail.

Le rapport met aussi en évidence la vulnérabilité constante des jeunes femmes sur le marché du travail. En 2017, le taux mondial d'activité des jeunes femmes est de 16,6 points de pourcentage inférieur à celui des jeunes hommes. Les taux de chômage des jeunes femmes sont aussi nettement plus élevés que ceux des jeunes hommes et les écarts entre les sexes pour les jeunes NEET (qui ne travaillent pas ni ne suivent d'études ou de formation) sont encore plus grands. A l'échelle mondiale, le taux de NEET chez les jeunes femmes est de 34,4%, contre 9,8% chez les jeunes hommes.

En 2017, 39% des jeunes travailleurs des pays émergents et en développement – 160,8 millions de jeunes – vivent dans la pauvreté ou l'extrême pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 3,10 dollars par jour. Plus de deux jeunes actifs sur cinq sont actuellement au chômage ou sont des travailleurs pauvres, une réalité frappante qui a une incidence sur les sociétés à travers le monde.

Pour bon nombre d'entre eux, leur présent et leur avenir se trouvent dans l'économie informelle. A l'échelle mondiale, trois jeunes hommes et femmes sur quatre sont employés dans le secteur informel, contre trois sur cinq chez les adultes. Dans les pays en développement, ce ratio s'élève à 19 sur 20 pour les jeunes, hommes et femmes.

Le défi de l'emploi des jeunes ne concerne donc pas seulement la création d'emploi mais aussi – et même davantage – la qualité du travail et les emplois décents pour les jeunes.

« Il est vital de s'attaquer aux défis sociaux et de marché du travail que doivent affronter constamment les jeunes hommes et femmes, non seulement pour parvenir à une croissance durable et partagée mais aussi pour l'avenir du travail et la cohésion sociale », a affirmé Deborah Greenfield, Directrice générale adjointe de l'OIT pour les politiques.