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Tsunamis: l'ONU appelle à renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour mieux les gérer

Une vue des vastes destructions à Moratuwa, une ville côtière du sud-ouest du Sri-Lanka, causées par le tsunami qui a frappé l'océan indien en 2014. Photo ONU/Evan Schneider
Une vue des vastes destructions à Moratuwa, une ville côtière du sud-ouest du Sri-Lanka, causées par le tsunami qui a frappé l'océan indien en 2014. Photo ONU/Evan Schneider

Tsunamis: l'ONU appelle à renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour mieux les gérer

A l'occasion de la deuxième édition de la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis (5 novembre), l'ONU souligne qu'une grande partie du travail de réduction des risques de catastrophe passe par une meilleure compréhension de ces mêmes risques.

« Les facteurs de risque qui s'appliquent aux tsunamis sont les mêmes que ceux qui concernent les cas d'événements météorologiques extrêmes, mais peut-être plus encore », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe dans une tribune publiée jeudi sur le Huffington Post.

« La pauvreté, l'utilisation inappropriée des terres et les codes du bâtiment, la disparition des écosystèmes protecteurs tels que les mangroves, la faible gouvernance, la croissance démographique dans les zones côtières sont autant de facteurs d'exposition et de vulnérabilité aux inondations et aux tempêtes », a jouté celui qui est également Chef du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR).

Un phénomène de tsunami est une catastrophe naturelle rare mais qui a des effets dévastateurs. Au cours du siècle passé, 58 tsunamis se sont produits et ont été répertoriés. Ils ont provoqué la mort de plus de 260.000 personnes, soit en moyenne près de 4.600 décès par tsunami, ce qui représente un coût humain particulièrement lourd pour une catastrophe naturelle.

L'un des tsunamis les plus dévastateurs s'est produit en décembre 2004 dans l'Océan indien. Il a affecté 14 pays, dont l'Indonésie, le Sri Lanka, l'Inde et la Thaïlande, faisant plus de 227.000 morts et disparus.

« Si vous êtes conscient de votre risque de tsunami, vous serez probablement conscient des autres risques qui pourraient affecter votre communauté à l'ère du changement climatique lorsque le niveau de la mer augmente, que les océans se réchauffent et que les tempêtes s'intensifient », a dit M. Glasser.

Les tsunamis ont profondément façonné les accords internationaux sur la façon dont nous réduisons les risques de catastrophe.

Trois semaines après le tsunami meurtrier sans précédent qui a frappé l'Océan indien en 2014, la communauté internationale s'est réunie à Kobe, au Japon, où les États Membres ont adopté le Cadre d'action de Hyogo pour 2005-2015. Ce document constitue le premier cadre international stratégique et systématique de réduction des risques et de la vulnérabilité aux catastrophes.

La communauté internationale a aussi mis en place le Système d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets dans l'océan indien (le système SATOI), qui a mis à niveau les stations de surveillance sismographique et marégraphique et qui permet la diffusion d'alertes précoces aux centres d'information nationaux.

Le Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, adopté en mars 2015 au Japon, a succédé à celui de Hyogo, qui ne couvrait que la décennie 2005-2015. Il s'appuie sur la continuité des actions menées par les États et recommande notamment l'amélioration de la compréhension de l'ensemble des facteurs de risque de catastrophes. L'urbanisation rapide et sauvage, la mauvaise gestion des sols, l'insuffisance de dispositifs institutionnels ou l'expansion incontrôlée du tourisme sont ainsi des facteurs à prendre compte.

Pour M. Glasser, rien n'est plus important aujourd'hui que de « passer de la gestion des catastrophes à la gestion des risques de catastrophe afin d'éviter la création de risques de catastrophe, réduire les niveaux de risque existants et gérer ce qui ne peut être réduit ».

« En dehors de la famine à grande échelle, d'une pandémie ou d'un accident nucléaire, il y a peu de cas de figure parmi les pires scénarios qu'un tsunami », a souligné le chef d'UNISDR, insistant sur l'importance de l'éducation, y compris les exercices d'évacuation, pour s'assurer que les communautés agissent de manière décisive et sans panique lorsque les avertissements du tsunami les atteignent.

« Les tsunamis peuvent être des événements rares, mais comme pour tous les risques naturels, ce n'est qu'une question de temps avant le prochain (tsunami) », a prévenu M. Glasser. « Nous devons être conscients et informés, prêts et préparés ».