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Rohingyas : le chef des affaires politiques de l'ONU en visite au Myanmar pour trouver une issue à la crise

Des milliers de nouveaux réfugiés rohingyas traversent la frontière près du village d'Anzuman Para, au Bangladesh. Photo HCR/Roger Arnold
Des milliers de nouveaux réfugiés rohingyas traversent la frontière près du village d'Anzuman Para, au Bangladesh. Photo HCR/Roger Arnold

Rohingyas : le chef des affaires politiques de l'ONU en visite au Myanmar pour trouver une issue à la crise

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a entamé ce vendredi au Myanmar une visite de cinq jours, qui intervient alors que la situation des Rohingyas, fuyant les violences dans l'Etat de Rakhine a atteint un point critique.

Selon les dernières données publiées par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 536.000 Rohingyas ont quitté ces 47 derniers jours l'Etat de Rakhine pour trouver refuge au Bangladesh.

Depuis que les violences ont éclaté fin août dans cet Etat du Myanmar, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, n'a cessé d'appeler les autorités du Myanmar à mettre fin aux opérations militaires et aux violences, à autoriser l'accès sans entrave de l'aide humanitaire et à permettre le retour « sûr, volontaire, digne et durable » des réfugiés rohingyas.

Des « problèmes urgents » qui seront au menu des rencontres de M. Feltman avec les autorités de Naypyidaw. Les entretiens du diplomate onusien visent à construire un « partenariat constructif » entre les Nations Unies et le Myanmar en vue de résoudre l'ensemble des problématiques sous-jacentes qui impacte aujourd'hui toutes les communautés du pays, Rohingyas compris.

Bangladesh : recensement des réfugiés par les autorités et le HCR

Au Bangladesh, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) procède avec les autorités du pays à un recensement familial des Rohingyas. Une collecte d'informations qui vise à mieux répondre aux besoins des réfugiés, notamment ceux qui font l'objet de besoins urgents et particuliers tels que les femmes seules avec de jeunes enfants, les personnes handicapées, ainsi que les enfants et les personnes âgées seuls.

A ce jour, la Commission des secours et de rapatriement des réfugiés (RRRC) du Bangladesh qui dirige cette campagne de recensement a pu dénombré 17.855 familles représentant un total de plus de 70.000 personnes. A ce stade, la campagne de recensement est en cours dans les camps de Balukhali et de Kutupalong et devrait couvrir à terme environ 525.000 personnes dans les prochaines semaines.

« La gravité de la situation ne peut pas être sous-estimée » OIM

Le flux de réfugiés rohingyas du Myanmar vers le Bangladesh ne cesse pas. Le groupe de coordination inter-agences géré par l'OIM a ainsi dénombré l'entrée de 15.000 Rohingyas sur le territoire bangladais rien qu'entre le 9 et le 11 octobre.

Au total, près de 750.000 réfugiés dépendent désormais de l'aide humanitaire pour s'abriter, se nourrir, disposer d'eau propre et d'assainissement et recevoir d'autres besoins vitaux.

« La gravité de la situation ne peut pas être sous-estimée », a déclaré Sarat Dash, chef de mission de l'OIM au Bangladesh. « Ces personnes souffrent de malnutrition et l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est insuffisant dans de nombreux camps de fortune. Elles sont très vulnérables. Elles ont fui les conflits, subi de graves traumatismes et vivent maintenant dans des conditions extrêmement difficiles ».

Kofi Annan entendu par le Conseil de sécurité

A New York, Kofi Annan, le Président de la Commission consultative sur l'Etat de Rakhine devait être entendu vendredi après-midi par le Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis-clos.

Après une année de consultations menées dans l'Etat de Rakhine, dans d'autres parties du Myanmar et dans des pays de la région, la Commission présidée par l'ancien Secrétaire général de l'ONU a remis le 23 août son rapport final aux autorités de Naypyidaw.

« À moins qu'une action concertée - menée par le gouvernement et appuyée par tous les secteurs du gouvernement et de la société – ne soit rapidement prise, nous risquons le retour d'un autre cycle de violence et radicalisation qui approfondira la pauvreté chronique qui afflige l'État de Rakhine », a prévenu M. Annan lors de la publication du rapport le 24 août. Le 25 août, l'actuel cycle de violences éclatait dans l'Etat de Rakhine.