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Plus d'un demi-million de Rohingyas au Bangladesh : « ces personnes sont des réfugiés » OCHA

Après avoir fui leurs foyers au Myanmar, ces familles Rohingya se sont installées dans le camp improvisé de Balukhali, à Cox's Bazar, au Bangladesh.
OCHA/Anthony Burke
Après avoir fui leurs foyers au Myanmar, ces familles Rohingya se sont installées dans le camp improvisé de Balukhali, à Cox's Bazar, au Bangladesh.

Plus d'un demi-million de Rohingyas au Bangladesh : « ces personnes sont des réfugiés » OCHA

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a de nouveau souligné que l'accroissement des besoins humanitaires des réfugiés rohingyas doit être accompagné d'une augmentation des financements de la communauté internationale.

De passage à Genève après s'être rendu au Bangladesh, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a de nouveau souligné que l'accroissement des besoins humanitaires des réfugiés rohingyas doit être accompagné d'une augmentation des financements de la communauté internationale.

« Il s'agit d'une crise de réfugiés. Ces personnes sont des réfugiés. Le droit est absolument limpide sur le fait que ces personnes répondent au critère d'éligibilité pour être réfugiés », a déclaré le chef du bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) lors d'une conférence de presse au Palais des Nations. « Et cela veut dire que nous voulons voir l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) jouer pleinement son rôle ».

Watch @UNReliefChief Mark Lowcock brief the press on his visit to Bangladesh this week and update on #RohingyaCrisis @UNOCHA ?? pic.twitter.com/CMXsGyhW2E

— UN Geneva (@UNGeneva)
6 octobre 2017

Depuis le début des violences dans l'Etat de Rakhine, au Myanmar, plus de 515.000 Rohingyas ont trouvé refuge au Bangladesh ces six dernières semaines.

Les agences des Nations Unies ont au total besoin de 434 millions de dollars pour apporter une réponse humanitaire adéquate à cette crise de réfugiés – la plus rapide en termes de développement.

La crise des réfugiés #Rohingya expliquée en 90 secondes: pic.twitter.com/FEdsSXH6wb

— OCHA en français (@UNOCHA_fr)
29 septembre 2017

Soulager le surpeuplement des deux principaux camps de réfugiés

Sur les 434 millions de dollars demandés par l'ensemble des agences onusiennes, le HCR a besoin de 83,7 millions de dollars pour aider les réfugiés rohingyas au Bangladesh sur les six prochains mois.

L'aide d'urgence du HCR est axée sur la protection des réfugiés, la mise à disposition d'abris, d'eau et d'assainissement et le renforcement des capacités d'accueil des communautés locales dans le sud-est du Bangladesh.

Qui sont les Rohingyas? Pour en savoir plus : https://t.co/T3B0IO3Ifp pic.twitter.com/bGht99WRkx

— Le HCR (@Le_HCR)
6 octobre 2017

Soulager le surpeuplement dramatique des deux camps de réfugiés existants de Kutupalong et de Nyapara – dont la population a doublé en 6 semaines - est également une autre priorité.

« Jusqu'à présent, nous avons organisé cinq ponts aériens qui ont transportés environ 500 tonnes d'aide. Plus de vols sont prévus », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a également doublé le nombre de ses employés au Bangladesh qui atteint désormais près de 100 personnes.

Des réfugiés vulnérables aux maladies

Dans le cadre des 434 millions de dollars demandés, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle besoin de 10,2 millions de dollars pour appuyer ses interventions critiques en matière de santé dans la région de Cox's Bazar.

« Les besoins en matière de santé de cette population immensément vulnérable sont massifs et en croissance », a déclaré dans un communiqué le directeur des opérations d'urgence de l'OMS pour l'Asie du Sud-Est, Roderico Ofrin.

« Bien que l'OMS ait apporté un soutien essentiel à la prestation des services de santé - y compris en soutenant les équipes médicales mobiles et en mobilisant des médicaments qui sauvent des vies -, la nécessité d'étendre les opérations est claire ».

2.4 billion people are without basic sanitation facilities.
They are exposed to a range of water-related diseases incl #cholera #EndCholera pic.twitter.com/xRFXlD7ukw

— WHO (@WHO)
4 octobre 2017

L'OMS collabore avec le ministère bangladais de la santé et des agences partenaires pour planifier et mettre en œuvre une campagne de vaccination contre le choléra par voie orale qui offrira à 900.000 personnes une protection vitale contre la maladie.

Depuis l'apparition des premiers signes de la maladie, l'OMS a mis en place une coordination conjointe du secteur de la santé. L'Organisation a aidé à vacciner 135.000 enfants contre la rougeole et la rubéole et 72.000 autres contre la polio. L'OMS a également soutenu la distribution de vitamine A à 72.000 enfants.

Pour accroître l'accès à une eau sûre, à l'assainissement et à l'hygiène, l'OMS a déployé une équipe de santé environnementale à Cox's Bazar pour évaluer et surveiller l'eau potable et lancer des mesures de prévention du choléra. Des fournitures permettant de traiter 20 000 cas de maladie diarrhéique ont également été apportées par l'Organisation.

2000 réfugiés arrivent chaque jour à Cox's Bazar

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 2.000 réfugiés rohingyas continuent d'arriver chaque jour à Cox's Bazar. Les observateurs de l'OIM estiment qu'environ 100.000 personnes attendraient de l'autre côté de la frontière pour se rendre du côté bangladais.

L'OIM, qui a la responsabilité de la coordination des opérations de secours dans le sud-est du Bangladesh, a pour sa part lancé un appel de 120 millions de dollars, sur les 434 millions demandés, pour aider les réfugiés qui affluent à Cox's Bazar.

Over 500,000 #Rohingya are living in dire conditions in Bangladesh's Cox Bazar.

Please donate: https://t.co/EoyKDMXrda pic.twitter.com/mzcCHw2VPr

— IOM (@UNmigration)
6 octobre 2017

« Les conditions sur le terrain sont très difficiles », a déclaré M. Lowcock, reconnaissant que beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions et l'infrastructure dans les camps de réfugiés au Bangladesh. « Mais l'opération (humanitaire) prend une plus grande échelle et elle fait une différence ».