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Réfugiés dans le monde : le chef du HCR appelle à plus d'efforts pour résoudre les conflits

Au Soudan, en août 2017, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, rend visite à des réfugiés du Soudan du Sud.
HCR / Petterik Wiggers
Au Soudan, en août 2017, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, rend visite à des réfugiés du Soudan du Sud.

Réfugiés dans le monde : le chef du HCR appelle à plus d'efforts pour résoudre les conflits

Plus de deux millions de personnes fuyant les guerres et les persécutions sont venues grossir depuis le début de l'année la population mondiale de réfugiés à l'heure où de nombreux pays leur ferment les portes en limitant le droit d'asile.

A l'ouverture ce lundi à Genève de la 68e session du Comité exécutif de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Haut-Commissaire Filippo Grandi a appelé à des efforts renouvelés de la communauté internationale pour prévenir et résoudre les conflits.

A en croire M. Grandi, la communauté mondiale est en train de laisser tomber des millions de réfugiés et de personnes déplacées internes. Dans un monde en transformation rapide, il a ainsi exhorté de mettre l'accent sur la protection. Le chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés a d'ailleurs déploré que la question des réfugiés soit de plus en plus instrumentalisée à des fins politiques.

« La coopération internationale a laissé la place à des réponses fragmentées, qui se traduisent par des mesures restrictives en matière d'asile et d'immigration, même dans des pays qui ont une longue histoire d'exil et de migration et une tradition d'accueil », a-t-il noté tout en mettant cette évolution sur le compte d'une « xénophobie croissante ».

A cet égard, il indique avoir constaté que « les conditions de protection se dégradent dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays industrialisés - en Europe, aux Etats-Unis, en Australie ». Une façon pour Filippo Grandi de relever que près de 1,2 million de réfugiés attendent une relocalisation dans un pays tiers. Or le nombre d'offres a chuté de 43% par rapport à l'année dernière, avec moins de 100.000 places disponibles.

Pourtant sur le terrain, avec la multiplication des conflits et des crises humanitaires, l'afflux des réfugiés et des déplacés internes ne faiblit pas. Parmi les deux millions de personnes ayant fui cette année les persécutions dans leur pays, le HCR souligne que parmi eux, figurent 650.000 Soudanais du Sud chassés par la guerre civile et quelque 500.000 musulmans Rohingyas qui ont rejoint le Bangladesh pour échapper aux exactions ou pour fuir les violences dans l'Etat de Rakhine.

« Des réfugiés qui arrivent souvent malades, traumatisés et affamés dans des régions frontalières isolées, dans des communautés souffrant de la pauvreté et du sous-développement. Beaucoup d'entre eux ont un besoin urgent d'être protégés - les enfants séparés de leur famille, les hommes, femmes, filles et garçons exposés aux violences sexuelle » a ainsi précisé M. Grandi.

Il faut juste rappeler que l'an dernier, le HCR prenait en charge quelque 17,2 millions de réfugiés dans le monde, auxquels s'ajoutaient cinq millions de réfugiés palestiniens aidés par une autre agence de l'ONU, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).