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L'AIEA lance un nouveau laboratoire pour aider les pays à lutter contre les insectes nuisibles à l'agriculture

Le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano. Photo AIEA/Dean Calma
Le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano. Photo AIEA/Dean Calma

L'AIEA lance un nouveau laboratoire pour aider les pays à lutter contre les insectes nuisibles à l'agriculture

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a inauguré lundi un nouveau laboratoire qui aidera les pays à utiliser des techniques nucléaires pour lutter contre les insectes nuisibles, tels que les moustiques et les mouches à fruits, qui propagent des maladies et endommagent les cultures agricoles.

Le nouveau Laboratoire de lutte antiparasitaire (IPCL) augmentera considérablement la capacité de l'AIEA à aider ses États membres à appliquer la technique de stérilisation des insectes (SIT). Cette forme de contrôle des naissances d'insectes utilise des radiations pour stériliser les insectes mâles, qui sont élevés en grand nombre et relâchés dans une zone cible pour s'accoupler avec des femelles sauvages. Comme ils ne produisent aucune progéniture, la population de ravageurs est réduite dans le temps.

Respectueuse de l'environnement, le procédé SIT est largement utilisé dans les pays du monde entier pour éliminer les insectes nocifs tels que la mouche à fruits de Méditerranée.

« L'IPCL offre un exemple très tangible des énormes avantages pratiques de la science et de la technologie nucléaires », a déclaré le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, lors de l'inauguration du nouveau laboratoire à Seibersdorf, une ville autrichienne située à 35 kilomètres de Vienne. « Avec des installations nouvelles et modernes, l'IPCL sera à l'avenir capable de faire encore plus pour aider les États membres à contrôler les insectes nuisibles qui mettent en danger nos cultures, notre bétail et notre santé », a-t-il ajouté.

L'inauguration de ce nouveau laboratoire fait partie d'une initiative de l'AIEA visant à moderniser ses huit laboratoires d'applications nucléaires construits à Seibersdorf en 1962. A ce jour, l'agence a pu lever environ 30 millions d'euros de fonds extrabudgétaires de différents donateurs, dont 31 États membres, pour la rénovation de ses huit laboratoires.

Le nouveau laboratoire IPCL facilitera également la recherche sur l'application du procédé SIT à différents insectes, y compris les moustiques qui transmettent le paludisme, le virus Zika et d'autres maladies.

Le nouveau bâtiment du laboratoire comportera une « écosphère » unique de 230 mètres carrés - un type de serre - pour aider les scientifiques à étudier le comportement des insectes stérilisés. L'ancien laboratoire IPCL conserve actuellement 70 espèces d'insectes, souches ou populations - un dépôt unique sur lequel les États membres peuvent s'appuyer pour leurs recherches.

« C'est seulement à l'AIEA que nous pouvons voir la manière dont la diplomatie multilatérale sur les questions nucléaires peut être directement bénéficiaire aux gens », a déclaré le représentant de l'Indonésie et Président du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, Darmansjah Djumala. « Nos défis à venir sont de continuer à faire profiter la diplomatie nucléaire directement aux gens en mettant en œuvre divers programmes d'application nucléaire qui aident les gens à atteindre leur prospérité ».

Plus tôt cette année, l'AIEA, en partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a aidé la République dominicaine à utiliser le procédé SIT pour éradiquer une flambée de mouches à fruits de la Méditerranée - l'un des ravageurs agricoles les plus dommageables dans le monde qui attaque plusieurs types de fruits et légumes. Grâce à cette aide de l'AIEA et de la FAO, le pays des Caraïbes a pu éradiquer la mouche en deux ans et d'accéder de nouveau aux marchés d'exportation d'une valeur de 42 millions de dollars par an.

« Le partenariat entre l'AIEA et la FAO est unique », a déclaré le Directeur général adjoint de la FAO, Ren Wang. « L'expertise conjointe est souvent à l'avant-garde des efforts visant à lutter contre la faim et à améliorer les revenus des agriculteurs, et l'impact socio-économique de l'application de ces technologies déterminantes se mesure en milliards de dollars chaque année».