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L'Iraq juge « inconstitutionnel » le prochain référendum au Kurdistan iraquien

Ibrahim Abdulkarim Al-Jafari, Ministre des Affaires étrangères d'Iraq, lors du débat général de la 72ème session de l'Assemblée générale.
ONU/Cia Pak
Ibrahim Abdulkarim Al-Jafari, Ministre des Affaires étrangères d'Iraq, lors du débat général de la 72ème session de l'Assemblée générale.

L'Iraq juge « inconstitutionnel » le prochain référendum au Kurdistan iraquien

Tout en se disant favorable à un dialogue constructif avec le gouvernement régional du Kurdistan, Bagdad a prévenu qu'il n'accepterait pas le référendum qui s'organise fin septembre au Kurdistan iraquien et l'a qualifié d' « inconstitutionnel », lors d'un discours prononcé samedi lors de la 72e Assemblée générale de l'ONU à New York.

La cour fédérale suprême a rejeté le référendum inconstitutionnel qui s'organisera fin septembre dans le Kurdistan iraquien, a rappelé Ibrahim Abdulkarim Al-Jaafari, le Ministre des affaires étrangères d'Iraq. Pour lui, ce projet de référendum est une violation de la constitution iraquienne qui pourrait entraîner des conflits internes.

L'Iraq est un pays fédéral uni, indépendant et souverain, basé sur une constitution adoptée par toutes les composantes du peuple iraquien en 2005, suite à un référendum populaire, transparent et démocratique, a déclaré M. Al-Jaafari.

Cette Constitution, selon lui, permet d'assurer une représentation politique de toutes les composantes de la société iraquienne.

M. Al-Jaafari a rappelé que des élections législatives et parlementaires allaient être organisées début 2018 et que leur succès permettrait la mise en place d'une démocratie stable et d'une relance économique.

Saluant la reprise de la ville de Mossoul, jusqu'alors aux mains de Daech, le ministre a parlé d'une victoire historique pour son pays et le monde entier.

La reprise de la ville a pu se faire grâce au sacrifice des forces armées iraquiennes, des Peshmerga et des pays frères, qui poursuivent leur effort pour libérer d'autres villes, a-t-il souligné.

Le chef de la diplomatie iraquienne a néanmoins attiré l'attention sur les difficultés qui s'annoncent comme restaurer la stabilité, reconstruire, et retrouver l'espoir après une libération qui a entraîné, selon lui, de nombreux sacrifices humains et environnementaux.

Le Ministre a en effet accusé Daech d'avoir pratiqué une forme de « terrorisme environnemental » en mettant le feu à des puits de pétrole. Les défis financiers pour l'Iraq sont aujourd'hui énormes, notamment à cause de la baisse des prix du pétrole, a-t-il ajouté.

M. Al-Jaafari a enfin présenté la vision de l'Iraq pour son avenir. D'abord, la restauration de la paix et de la stabilité, la fourniture de services de base, l'aide aux déplacés pour qu'ils puissent retrouver leur foyer, la prise en charge des familles des victimes qui ont fait un énorme sacrifice pour défendre l'État.

Parmi les autres objectifs, il a cité la limitation du port des armes aux seules forces de sécurité, le respect des décisions de justice et la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, car elle est un « terreau du terrorisme ».