Le Yémen dénonce le refus des rebelles d'entendre les appels en faveur de la paix
Selon M. Hadi, cette guerre est entièrement « imposée » par la coalition formée de troupes fidèles à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh et de rebelles houthistes. « Au nom du peuple yéménite, nous avons demandé un soutien pour faire face à cette situation, et notre appel a été entendu par la coalition menée par l'Arabie saoudite », a dit le Président yéménite.
« Nous sommes face à une secte religieuse extrémiste qui pense que Dieu leur a conféré une supériorité ethnique et le droit de diriger », a mis en garde le Président. Selon lui, le soulèvement des rebelles va non seulement à l'encontre « de toutes les valeurs humaines », mais également au-delà des coups d'État traditionnels, « qui préservent habituellement les institutions de l'État ».
A l'inverse, a-t-il affirmé, ces rebelles détruisent systématiquement les institutions étatiques, qui sont progressivement remplacées par des milices « dévouées uniquement à la cause de leur ethnicité ».
Le Président du Yémen a affirmé que ces dernières bénéficient de l'appui financier et militaire de l'Iran, « un État résolu à déstabiliser notre région ». A ses yeux, une paix durable au Yémen ne sera envisageable que si l'Iran cesse de « s'ingérer dans nos affaires et d'attiser la violence et la haine ».
« Nous devons contrôler les visées expansionnistes de l'Iran dans la région », a déclaré M. Hadi, dénonçant les gardes révolutionnaires iraniens, qui fournissent selon lui aux milices yéménites des missiles de longue portée.
Selon le Président yéménite, les rebelles refusent « tous les appels » lancés en faveur de la paix, que ce soit au Koweït ou ailleurs. « Ils ont même essayé d'assassiner nos envoyés », s'est-il insurgé, ajoutant que les rebelles menacent également les Émirats arabes unis de tirs de roquettes.
Sur le plan humanitaire, M. Hadi a remercié les bailleurs de fonds et tous ceux qui s'efforcent de combattre l'épidémie de choléra et l'insécurité alimentaire dans le pays.
Il a appelé les Nations Unies à faire pression sur les rebelles pour que ces derniers autorisent un accès humanitaire sans entrave, avant de s'engager lui-même à tout faire pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans l'ensemble des régions du pays.
M. Hadi a souligné que le gouvernement yéménite avait besoin de davantage d'aide, notamment afin de renforcer la sécurité, fournir des services à la population et lutter contre le terrorisme. Il a appelé les pays et donateurs à respecter les engagements pris lors de la Conférence de Genève pour le Yémen d'avril dernier.