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Le Yémen dénonce le refus des rebelles d'entendre les appels en faveur de la paix

Le Président Abdrabuh Mansour Hadi Mansour de la République du Yémen lors du débat général de la 72e session de l'Assemblée générale.
ONU/Cia Pak
Le Président Abdrabuh Mansour Hadi Mansour de la République du Yémen lors du débat général de la 72e session de l'Assemblée générale.

Le Yémen dénonce le refus des rebelles d'entendre les appels en faveur de la paix

Le Président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a dénoncé jeudi devant l'Assemblée générale des Nations Unies le refus des rebelles houthistes d'entendre les appels en faveur de la paix alors que le conflit dans le pays dure depuis désormais trois ans.

Selon M. Hadi, cette guerre est entièrement « imposée » par la coalition formée de troupes fidèles à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh et de rebelles houthistes. « Au nom du peuple yéménite, nous avons demandé un soutien pour faire face à cette situation, et notre appel a été entendu par la coalition menée par l'Arabie saoudite », a dit le Président yéménite.

« Nous sommes face à une secte religieuse extrémiste qui pense que Dieu leur a conféré une supériorité ethnique et le droit de diriger », a mis en garde le Président. Selon lui, le soulèvement des rebelles va non seulement à l'encontre « de toutes les valeurs humaines », mais également au-delà des coups d'État traditionnels, « qui préservent habituellement les institutions de l'État ».

A l'inverse, a-t-il affirmé, ces rebelles détruisent systématiquement les institutions étatiques, qui sont progressivement remplacées par des milices « dévouées uniquement à la cause de leur ethnicité ».

Le Président du Yémen a affirmé que ces dernières bénéficient de l'appui financier et militaire de l'Iran, « un État résolu à déstabiliser notre région ». A ses yeux, une paix durable au Yémen ne sera envisageable que si l'Iran cesse de « s'ingérer dans nos affaires et d'attiser la violence et la haine ».

« Nous devons contrôler les visées expansionnistes de l'Iran dans la région », a déclaré M. Hadi, dénonçant les gardes révolutionnaires iraniens, qui fournissent selon lui aux milices yéménites des missiles de longue portée.

Selon le Président yéménite, les rebelles refusent « tous les appels » lancés en faveur de la paix, que ce soit au Koweït ou ailleurs. « Ils ont même essayé d'assassiner nos envoyés », s'est-il insurgé, ajoutant que les rebelles menacent également les Émirats arabes unis de tirs de roquettes.

Sur le plan humanitaire, M. Hadi a remercié les bailleurs de fonds et tous ceux qui s'efforcent de combattre l'épidémie de choléra et l'insécurité alimentaire dans le pays.

Il a appelé les Nations Unies à faire pression sur les rebelles pour que ces derniers autorisent un accès humanitaire sans entrave, avant de s'engager lui-même à tout faire pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans l'ensemble des régions du pays.

M. Hadi a souligné que le gouvernement yéménite avait besoin de davantage d'aide, notamment afin de renforcer la sécurité, fournir des services à la population et lutter contre le terrorisme. Il a appelé les pays et donateurs à respecter les engagements pris lors de la Conférence de Genève pour le Yémen d'avril dernier.