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Opération de sécurité dans l'État de Rakhine : une experte de l'ONU appelle les autorités du Myanmar à la retenue

La Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Yanghee Lee. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
La Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Yanghee Lee. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Opération de sécurité dans l'État de Rakhine : une experte de l'ONU appelle les autorités du Myanmar à la retenue

Une experte des droits de l'homme pour l'ONU a fait part de sa préoccupation concernant des informations rapportant le déplacement d'un bataillon de l'armée du Mynamar dans l'État de Rakhine (ouest du pays) pour appuyer les autorités locales à renforcer la sécurité dans la région.

« Ce développement, qui aurait eu lieu hier, est une cause de préoccupation majeure », a déclaré vendredi la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Yanghee Lee, dans un communiqué de presse publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

« Le gouvernement doit veiller à ce que les forces de sécurité fassent preuve de retenue en toutes circonstances et respectent les droits de l'homme lorsqu'elles traitent la situation sécuritaire dans l'État de Rakhine », a-t-elle ajouté.

Environ 100.000 et 120.000 personnes sont respectivement déplacées dans les Etats de Kachin et Rakhine. Une situation critique qui dure depuis plus de cinq ans après l'éruption des conflits intercommunautaires entre les bouddhistes et les Rohingya musulmans minoritaires.

La Rapporteuse spéciale a reconnu la responsabilité de l'État d'assurer la sécurité et la protection des personnes contre les attaques des extrémistes, mais a déclaré que cette responsabilité devait couvrir tous les résidents et que les autorités ne pouvaient pas se permettre d'assurer plus de sécurité pour une communauté plus qu'une autre.

Mme Lee a rappelé les allégations de graves violations des droits de l'homme qui ont suivi les opérations des forces de sécurité effectuées après des attaques contre trois installations de la police des gardes-frontières à Maungdaw et Rathedaung en octobre et d'autres affrontements en novembre.

« Il y a eu des rapports croissants sur les incidents touchant la population locale, y compris les meurtres de six villageois Mro le 3 août », a-t-elle déclaré. « Je partage la préoccupation du gouvernement du Myanmar et de ses habitants concernant la sécurité de ceux qui vivent dans l'État de Rakhine à la lumière de ces incidents ».

L'experte a souligné que l'utilisation de la force doit toujours être conforme aux principes de nécessité et de proportionnalité pour assurer le plein respect de la vie humaine.

L'appel de l'expert a été soutenu par la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Agnès Callamard.

Des rapporteurs spéciaux et des experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève pour examiner et faire rapport sur un thème spécifique des droits de l'homme ou une situation dans un pays. Les postes sont honoraires et les experts ne sont ni membres du personnel de l'ONU ni rémunérés pour leur travail.