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Dans le secteur mondial de l'aviation, le risque terroriste n'est pas le problème des autres

Un avion cargo arrive sur une piste d'atterrissage dans la partie nord du Mali.
ONU/Marco Dormino
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Dans le secteur mondial de l'aviation, le risque terroriste n'est pas le problème des autres

Dans le secteur mondial de l'aviation, le terrorisme n'est pas le problème de l'autreFace aux risques d'attaques terroristes, la dimension mondiale du transport aérien met « tout le monde au même niveau de risques » et requiert une coopération internationale renforcée, a averti vendredi la Secrétaire générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) Fang Liu, lors d'une réunion spéciale du Comité antiterroriste de l'ONU (CTED).

Face aux risques d'attaques terroristes, la dimension mondiale du transport aérien met « tout le monde au même niveau de risques » et requiert une coopération internationale renforcée, a averti vendredi la Secrétaire générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) Fang Liu, lors d'une réunion spéciale du Comité antiterroriste de l'ONU (CTED).

Les attaques récentes sur des aéroports en Belgique, en Turquie et aux États-Unis, ainsi que l'explosion d'une bombe terroriste à bord d'un avion de ligne russe en Egypte, ont exposé des fissures dans la sécurité de l'ensemble du secteur de l'aviation.

Lors de cette réunion portant sur les « menaces terroristes à l'aviation civile », la chef de l'OACI a appelé à davantage de partage d'informations, de ressources et de volonté politique pour assurer que les vols aériens soient sûrs.

« Le caractère intégré de l'aviation mondiale met tout le monde au même niveau de risques. Le terrorisme n'est pas le problème de quelqu'un d'autre », a souligné Mme Liu. « Les États et l'industrie doivent engager les ressources nécessaires et fournir une gouvernance efficace ».

Organisée à New York, la réunion fut l'occasion pour les représentants des États membres et des organisations internationales et régionales compétentes de discuter de l'amélioration des mesures de sécurité, telles que la détection d'explosifs et les nouvelles règles de fret, ainsi que des nouveaux défis, tels que la cybercriminalité et les « périmètres d'aéroport poreux ».

« Les autorités de sécurité aéroportuaires doivent pouvoir disposer d'informations adéquates de la part des forces de l'ordre et des services de renseignements des Etats afin d'arriver à une évaluation de la menace significative et efficace », a déclaré Mme Liu.

La chef de l'OACI a cité comme exemple « pointu » de partage d'informations, les récentes restrictions d'ordinateurs portables imposées par les États-Unis, qui ont ensuite été transformées en mesures de contrôles plus étendues des passagers.

La sécurité du transport aérien requiert cohésion et coopération

Le Directeur exécutif du CTED, Jean-Paul Laborde, a déclaré que « de plus en plus de mesures strictes » sont clairement nécessaires pour « relever les défis du terrorisme et protéger nos vies ».

Mais un travail efficace « ne peut se faire que par la cohésion et la coopération, et c'est ce que fait le Conseil de sécurité », a prévenu M. Laborde, qui a exhorté les gouvernements à mettre en œuvre les mesures citées dans les récentes résolutions relatives à la sécurité aérienne.

En septembre dernier, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité sa première résolution concernant les menaces terroristes pour l'aviation civile. La résolution 2309 (2016) appelle les gouvernements à veiller à ce que des mesures efficaces et axées sur les risques soient prises pour protéger les aéroports, en renforçant par exemple les procédures de contrôle de sécurité et en utilisant la technologie pour détecter les explosifs et d'autres menaces.

Plus récemment, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2341 (2017), qui reconnait la nécessité urgente d'assurer la fiabilité et la résistance des infrastructures essentielles.

M. Laborde a souligné l'importance de recueillir et de partager des informations préalables sur les passagers (API) pour détecter le départ, l'entrée ou le transit sur leur territoire d'individus figurant sur la liste des sanctions relatives à l'organisation terroriste Al-Qaida.

Le chef du CTED a déclaré que seulement 57 pays sont capables de mettre en œuvre et de partager ces informations avec INTERPOL, qui compte 68 millions d'entrées.

Réitérant l'importance du partage d'information et de la coopération, M. Laborde a de nouveau souligné la nécessité de réduire les formalités administratives et de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité. « Avec nos hésitations et nos faiblesses, c'est un domaine où le multilatéralisme a ses avantages », a-t-il déclaré.