L'actualité mondiale Un regard humain

La Commission de consolidation de la paix souligne son rôle fédérateur et de passerelle

Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Rick Bajornas

La Commission de consolidation de la paix souligne son rôle fédérateur et de passerelle

La Commission de consolidation de la paix (CCP), de par son rôle fédérateur et sa composition diversifiée, peut apporter des conseils précieux aux organes principaux des Nations Unies et renforcer une approche cohérente du système onusien en faveur de la consolidation et de la pérennisation de la paix, ont expliqué lundi devant le Conseil de sécurité le Président en exercice de la Commission, Cho Tae-Yul, et son prédécesseur, Macharia Kamau.

M. Kamau a plus spécialement présenté le rapport de la CCP sur les travaux de sa dixième session, en rappelant que l'année écoulée avait été importante pour la Commission puisqu'elle avait été marquée par l'examen de l'architecture de consolidation de la paix et l'adoption, le 27 avril 2016, de deux résolutions identiques et parallèles par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité.

Ces textes, a rappelé M. Kamau, ont mis en avant non seulement le rôle de la CPP en tant qu'organe intergouvernemental de conseil, mais aussi son importance dans la promotion d'une approche intégrée, stratégique et cohérente de la consolidation de la paix. Ils soulignent en outre son utilité en tant que passerelle entre les principaux organes des Nations Unies, les États membres et un grand nombre de partenaires pour attirer l'attention sur l'importance de la pérennisation de la paix.

Les résolutions définissaient à cette occasion la pérennisation de la paix comme « un objectif et un processus tendant à la définition d'une vision commune d'une société, compte tenu des besoins de tous les groupes de la population, ce qui suppose des activités permettant de prévenir le déclenchement, l'intensification, la poursuite ou la récurrence des conflits, de s'attaquer à leurs causes profondes, d'aider les parties à mettre fin aux hostilités, de veiller à la réconciliation nationale et de s'engager sur la voie du relèvement, de la reconstruction et du développement ».

L'ancien Président de la CPP a mis l'accent sur la diversification des activités de la Commission en 2016. Il a rappelé qu'elle avait tenu des réunions pour aborder divers dossiers régionaux, nationaux ou encore thématiques. La CPP a ainsi servi de plate-forme de discussion sur les enjeux et défis de la consolidation de la paix dans les États d'Afrique de l'Ouest affectés par l'épidémie d'Ebola.

M. Kamau a également rappelé les efforts déployés par la CCP pour faire office de passerelle entre les différents organes du système de l'ONU.

À cet égard, c'est le président en exercice de la Commission, M. Cho, qui a détaillé les activités les plus récentes de la CCP. II a particulièrement mis l'accent sur le rôle qu'elle joue, en partenariat avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), pour obtenir au sein des Nations Unies un plus grand engagement en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée pour le Sahel.

Insistant sur la fonction de conseil de la CCP auprès des différents organes principaux de l'organisation, M. Cho a précisé que la Commission comptait proposer la tenue d'une réunion conjointe avec l'ECOSOC sur la région du Sahel le 28 juin.

M. Cho a par ailleurs rappelé que le Conseil de sécurité avait demandé à la Commission de le conseiller sur plusieurs questions concernant des pays comme le Libéria, la Guinée-Bissau ou la République centrafricaine. Il a également mis en avant le rôle de la CCP lors de la crise politique en Gambie, ainsi que dans la perspective du prochain retrait de la mission d'assistance aux îles Salomon.

Les deux présidents ont également rappelé l'importance de la Commission dans la mise en place de partenariats avec des institutions extérieures, et notamment les institutions financières internationales et les organisations régionales. M. Cho a aussi jugé essentiel pour la CCP d'examiner les moyens de renforcer les relations avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.