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Territoire palestinien occupé : l'occupation est la cause principale des besoins humanitaires, selon l'ONU

Une fille palestinienne dans la maison partiellement détruite de sa famille, regarde à l'extérieur le quartier détruit de Shejaiya dans la ville de Gaza.
UNICEF
Une fille palestinienne dans la maison partiellement détruite de sa famille, regarde à l'extérieur le quartier détruit de Shejaiya dans la ville de Gaza.

Territoire palestinien occupé : l'occupation est la cause principale des besoins humanitaires, selon l'ONU

À l'approche du 50e anniversaire de l'occupation israélienne, un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies publié mercredi souligne que les politiques et les pratiques d'occupation restent la cause principale des besoins humanitaires dans le Territoire palestinien occupé (TPO) et que la fracture politique interne palestinienne constitue également un facteur important.

« Le rapport annuel de l'OCHA explique pourquoi il existe un programme humanitaire dans le TPO », a déclaré le responsable de l'OCHA dans le Territoire palestinien occupé, David Carden. « La crise dans le TPO est celle d'un manque de protection pour les civils palestiniens », citant notamment la violence, les déplacements, les restrictions à l'accès aux services et aux moyens de subsistance et d'autres violations des droits avec un impact disproportionné sur les plus vulnérables, en particulier sur les enfants.

« Bien que les tendances varient d'une année à l'autre, le manque généralisé de protection et de responsabilité pour les violations du droit international demeure », ajouté M. Carden.

Le nouveau rapport d'OCHA constate que, en 2016, les décès palestiniens dus aux violences liées au conflit dans le Territoire palestinien occupé et en Israël ont diminué de 37% par rapport à 2015 (107 morts contre 169). Le déclin des décès israëliens était de 48%. Les blessures subies par les Palestiniens (par opposition aux décès) ont diminué d'environ 80% par rapport à 2015 (3.247 contre 15.477), la grande majorité d'entre elles ayant été enregistrée en Cisjordanie y compris à Jérusalem-Est.

Le déplacement forcé des Palestiniens a également continué. Bien qu'il n'y ait pas eu de nouveaux déplacements dans la bande de Gaza, alors que le cessez-le-feu d'août 2014 continue de tenir en grande partie, plus de 9.000 familles (47.200 personnes) sont toujours déplacées à la fin de 2016. En Cisjordanie, plus de Palestiniens ont été déplacés en 2016 (1601 personnes dont 759 enfants) - en raison des démolitions de leurs maisons par les autorités israéliennes – par rapport aux autres années depuis que l'OCHA a commencé à documenter le phénomène en 2009.

En 2016, les organisations humanitaires ont encore été confrontées à une série d'obstacles à leur capacité à fournir de l'aide. Les restrictions israéliennes à l'entrée du personnel national des organisations d'aide à destination et en provenance de Gaza se sont intensifiées en 2016, avec 31% des demandes de permis d'entrée ou de sortie de refusées, contre 4% en moyenne en 2015.

En Cisjordanie, le nombre d'incidents entravant le mouvement des employés de l'ONU et des organisations internationales a augmenté par rapport à 2015 (211 contre 183) mais reste inférieur aux chiffres enregistrés les années précédentes.

En 2016, les autorités israéliennes ont démoli ou saisi 300 structures financées par des donateurs et fournies comme aide humanitaire aux Palestiniens. Ce chiffre était presque trois fois supérieur à celui de 2015. Plus de 100 structures d'aide supplémentaires ont également reçu des ordres de démolition, d'arrêt et d'expulsion ou des avertissements verbaux les mettant en danger.