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Le chef des droits de l'homme de l'ONU exhorte Israël à respecter les droits des détenus

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Le chef des droits de l'homme de l'ONU exhorte Israël à respecter les droits des détenus

Alors que la grève de la faim de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes entre dans son 38e jour, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est dit mercredi préoccupé par le fait que leur état de santé commençait à se détériorer considérablement.

Plus d'un millier de prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim le 17 avril, demandant, entre autres, la fin de la détention administrative et de l'isolement cellulaire. Les grévistes de la faim demandent également une augmentation du nombre et de la durée des visites familiales et un meilleur accès aux soins de santé.

Des organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l'homme ont corroboré plusieurs des plaintes des prisonniers palestiniens et ont demandé aux autorités israéliennes d'améliorer leurs conditions.

Selon les informations recueillies, le service pénitentiaire israélien a évacué au moins 60 prisonniers palestiniens grévistes de la faim vers des hôpitaux en raison de la détérioration de leur état de santé, tandis que 592 autres grévistes de la faim ont récemment été transférés vers des infirmeries installées dans les prisons pour observation.

« Je suis particulièrement alarmé par les informations faisant état de mesures punitives par les autorités israéliennes contre les grévistes de la faim, y compris l'accès restreint aux avocats et le refus de visites familiales », a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse. « Le droit des détenus à avoir accès à un avocat est une protection fondamentale dans le droit international relatif aux droits de l'homme qui ne devrait jamais être restreint ».

Dans un communiqué publié le 3 mai, le Comité international de la Croix-Rouge a également souligné que le droit à des visites familiales est inscrit dans la Quatrième Convention de Genève de 1949 et qu'il ne devrait jamais être restreint pour des raisons punitives.

La pratique israélienne de détention administrative enfreint les garanties essentielles de l'article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L'utilisation généralisée de la détention administrative, avec des centaines de personnes détenues chaque année, soulève également des inquiétudes selon lesquelles Israël ne respecte pas le principe du caractère exceptionnel de la détention administrative en vertu du droit international humanitaire.

En 2000, l'Etat hébreu aurait détenu 12 Palestiniens en détention administrative. Aujourd'hui, ce chiffre est passé à quelque 500 prisonniers palestiniens qui sont détenus sans inculpation ni procès en détention administrative.

« Divers organismes internationaux ont demandé à plusieurs reprises à Israël de mettre fin à sa pratique de la détention administrative. Ces détenus devraient être accusés d'une infraction et jugés selon les normes internationales, ou être libérés immédiatement », a déclaré le Haut-Commissaire.

Environ 6.300 Palestiniens sont actuellement détenus dans des prisons israéliennes, principalement en dehors du territoire palestinien occupé, en violation de l'article 76 de la Quatrième Convention de Genève.

Indépendamment de l'endroit ou de la base juridique de leurs détentions, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HDH) rappelle que le traitement des détenus doit, en tout état de cause, être conforme au droit international, y compris à l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus.