RDC: 1,27 million de personnes déplacées et des tensions intercommunautaires toujours vives au Kasaï, selon l'ONU
Dans son dernier rapport de situation humanitaire en date du 5 mai 2017, OCHA dénonce les tueries et exactions perpétrées principalement à l'encontre des civils et redoute que cette crise ne bascule dans un conflit à caractère ethnique.
L'urgence humanitaire au Kasaï continue de prendre de l'ampleur en raison de la persistance des violences et de la complexification des dynamiques de conflits dans cette région congolaise. Les affrontements y opposent des milices et les forces gouvernementales (FARDC), des milices et des groupes d'autodéfense, des factions rivales de miliciens, auxquels s'ajoutent des tensions intercommunautaires.
L'organe onusien de coordination humanitaire note que plus de 100.000 nouvelles personnes déplacées internes ont été enregistrées au début du mois de mai, portant à 1,27 million le nombre total des déplacés dans la région du Kasaï. « Ce qui constitue une moyenne de 6.000 nouvelles personnes déplacées par jour », a fait remarquer le chef du bureau d'OCHA en RDC, Rein Paulsen, lors d'un point de presse lundi à Genève.
Le responsable onusien s'est également dit préoccupé par la généralisation de déplacements plus durables. M. Paulsen a toutefois rappelé que la crise humanitaire au Kasaï ne doit pas faire oublier les autres crises humanitaires qui touchent l'Est de la RDC. La province du Tanganyika compte aujourd'hui plus de 500.000 personnes déplacées en raison des affrontements entre les communautés Twa et Bantoue et les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu enregistrent à ce jour 1,3 million de déplacés.
M. Paulsen a également rappelé que près de 1,9 million d'enfants de moins de cinq ans sont victimes de malnutrition aigüe dans l'ensemble de la RDC.