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Corée du Nord : le chef de l'ONU appelle à éviter une escalade militaire dans la région

Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) s'adresse à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité sur les programmes d'armes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). À droite, Rex W. Tiller
Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) s'adresse à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité sur les programmes d'armes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). À droite, Rex W. Tillerson, Secrétaire d'État américain et président du Conseil de sécurité pour avril. Photo ONU/Eski

Corée du Nord : le chef de l'ONU appelle à éviter une escalade militaire dans la région

Intervenant devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a exprimé vendredi sa vive inquiétude concernant le risque d'escalade militaire en Asie du Nord-Est après une série de tirs de missiles balistiques et d'essais nucléaires par la Corée du Nord et a appelé au dialogue pour réduire les risques de malentendus pouvant conduire à un conflit.

« Je condamne, dans les termes les plus forts, les violations répétées par la RPDC (République populaire démocratique de Corée) des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. La poursuite par la RPDC de ses programmes d'armes nucléaires et de missiles balistiques, défiant les demandes répétées du Conseil de sécurité de cesser de telles activités, menace clairement la sécurité régionale et internationale et porte gravement atteinte aux efforts internationaux de désarmement et de non-prolifération », a dit M. Guterres devant les membres du Conseil.

La Présidence tournante du Conseil de sécurité est occupée en avril par les Etats-Unis. Le Secrétaire d'Etat américain, Rex W. Tillerson, a participé à la réunion de vendredi, ainsi que plusieurs autres chefs de la diplomatie, dont le Ministre des affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, le Ministre des affaires étrangères du Japon, Fumio Kishida, le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du Royaume-Uni, Boris Johnson, et le Vice-Ministre des affaires étrangères de Russie, Gennady Gatilov.

Le chef de l'ONU s'est dit « alarmé par le risque d'une escalade militaire dans la région, y compris par erreur de calcul ou à cause d'un malentendu ». Il s'est dit particulièrement préoccupé par la possibilité que les efforts visant à contrebalancer les activités déstabilisatrices de la RPDC « pourraient également entraîner un accroissement des tensions et de la course aux armements, empêchant davantage la capacité de la communauté internationale à maintenir son unité et arriver à une solution pacifique ».

Selon M. Guterres, il incombe à la RPDC de respecter ses obligations internationales. « Dans le même temps, la communauté internationale doit également intensifier ses efforts pour gérer et réduire les tensions », a-t-il souligné.

« L'absence de canaux de communication avec la RPDC est dangereuse. Un conflit armé en Asie du Nord-Est, qui abrite un cinquième de la population mondiale et du produit intérieur brut, aurait des ramifications mondiales », a-t-il ajouté.

« Nous devons éviter les erreurs de calcul et les malentendus. Nous devons agir maintenant pour prévenir un conflit et parvenir à une paix durable », a encore dit le Secrétaire général.

Selon lui, cela veut dire que la RPDC « s'abstienne de procéder à de nouveaux essais, respecte les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et explore une reprise du dialogue ». « Cela signifie la réouverture et le renforcement des canaux de communication, en particulier entre militaires, pour réduire le risque d'incompréhension ou de malentendu. Cela signifie que tous les États Membres mettent en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté.

M. Guterres s'est dit déterminé en tant que Secrétaire général à rechercher des solutions pacifiques et politiques. « Je suis prêt à vous aider de toutes les façons possibles. J'apprécierais les conseils et l'assistance du Conseil de sécurité à cet égard », a-t-il dit.