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Afghanistan : le nombre de victimes civiles reste élevé, selon de nouvelles données de la MANUA

Enfants chez eux à Jalalabad, en Afghanistan.
OIM (archives)
Enfants chez eux à Jalalabad, en Afghanistan.

Afghanistan : le nombre de victimes civiles reste élevé, selon de nouvelles données de la MANUA

La Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) exhorte toutes les parties au conflit à prendre des mesures immédiates et concrètes pour mieux protéger les civils, alors que les données les plus récentes pour 2017 publiées jeudi montrent que le nombre de victimes civiles reste élevé.

« Ce sont les civils, dont un nombre croissant de femmes et d'enfants, qui souffrent le plus du conflit », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Tadamichi Yamamoto. « Alors que la saison dite des combats approche, j'appelle toutes les parties à prendre toutes les mesures possibles pour éviter de faire du mal aux civils afghans».

Au cours du premier trimestre de 2017, la MANUA a enregistré 2.181 victimes civiles (715 morts et 1.466 blessés), soit une diminution de 4% par rapport à la même période en 2016. Les décès de civils ont diminué de 2% alors que le nombre de civils blessés a diminué de 5%. Conformément aux tendances en 2016, les combats au sol ont continué à causer le plus grand nombre de victimes civiles, suivis par les engins explosifs improvisés et les attentats suicides.

Cette diminution est principalement due à une réduction de 19% du nombre de victimes civiles dues à des affrontements au sol entre les forces progouvernementales et les éléments anti-gouvernementaux.

Alors que la MANUA se félicite de cette diminution et de tous les efforts visant à protéger les civils, elle note le niveau record de déplacements internes en Afghanistan en 2016. La diminution du nombre de victimes peut être liée aux mouvements de civils de plusieurs régions gravement touchées par le conflit. Malgré cette diminution, les combats au sol sont restés la principale cause de victimes, représentant 35% de toutes les victimes civiles.

Les éléments anti-gouvernementaux ont continué de cibler intentionnellement les civils et de déployer des tactiques indiscriminées dans des zones avec une forte présence civile, en violation flagrante de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.

« Dans un conflit armé, tuer et blesser intentionnellement des civils est un crime de guerre », a déclaré M. Yamamoto. « Les éléments anti-gouvernementaux doivent arrêter cette pratique déplorable et tout le monde doit respecter la définition 'civil' prévue par le droit international humanitaire ».

Les engins explosifs improvisés sont restés la deuxième cause de victimes civiles et sont responsables de 409 victimes (126 morts et 283 blessés), une diminution de 1% par rapport à la même période en 2016.

Alors que la plupart des victimes civiles causées par les forces gouvernementales ont eu lieu indirectement lors de combats terrestres avec des éléments anti-gouvernementaux, la MANUA a enregistré une augmentation substantielle de victimes civiles dues à des opérations aériennes.

La mission a documenté 148 victimes civiles (72 morts et 76 blessés) suite à des opérations aériennes, une augmentation inquiétante par rapport aux 29 victimes (huit morts et 21 blessés) au premier trimestre de 2016.

La MANUA est extrêmement préoccupée par l'augmentation du nombre de femmes et d'enfants parmi les victimes civiles, en particulier les décès. Les décès de femmes liés au conflit ont augmenté de 54% alors que le nombre de femmes blessées a augmenté de 13%.

Toujours au premier trimestre, la mission a enregistré 735 enfants victimes (210 morts et 525 blessés), soit une augmentation de 3% par rapport à la même période en 2016. Les décès d'enfants ont augmenté de 17% alors que le nombre d'enfants blessés a diminué de 1%.

« L'augmentation de 17% des enfants victimes reflète l'incapacité des parties au conflit à prendre les précautions nécessaires pour protéger les civils, y compris en marquant et en éliminant les munitions non explosées après la fin des combats », a déclaré Danielle Bell, directrice des droits de l'homme de la MANUA.