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Yémen : 1 milliard de dollars promis par les bailleurs de fonds à une conférence de l'ONU à Genève

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, accompagné des Ministres des affaires étrangères Margot Wallström de Suède et Didier Burkhalter de Suisse et du Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, Stephen O'Brien, lors d'une conférence
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, accompagné des Ministres des affaires étrangères Margot Wallström de Suède et Didier Burkhalter de Suisse et du Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, Stephen O'Brien, lors d'une conférence à Genève sur le Yémen. Photo OCHA/Violaine Martin

Yémen : 1 milliard de dollars promis par les bailleurs de fonds à une conférence de l'ONU à Genève

Les bailleurs de fonds internationaux réunis à Genève pour une conférence sur le Yémen ont promis mardi d'octroyer 1 milliard de dollars pour aider ce pays qui est menacé par la famine.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a estimé que cette somme, qui inclut 25 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies (CERF), était un succès considérable et représentait plus de la moitié des 2,1 milliards de dollars de l'appel de fonds humanitaire pour le Yémen en 2017.

Lors d'un point de presse, M. Guterres a déclaré qu'il était maintenant important de s'assurer que ces promesses se concrétisent.

A l'ouverture de la conférence, le chef de l'ONU avait indiqué que l'appel de fonds humanitaire n'était financé pour l'instant qu'à hauteur de 15%. Près des deux tiers de la population yéménite - soit près de 19 millions de personnes - ont besoin d'une aide d'urgence. Environ 17 millions d'entre elles sont en situation d'insécurité alimentaire.

« Le Yémen vit aujourd'hui une tragédie aux proportions immenses. Deux ans de conflit ont ravagé la vie des Yéménites ordinaires. Le besoin d'aide humanitaire et de protection des civils n'a jamais été aussi grand », a déclaré M. Guterres.

En moyenne, un enfant âgé de moins de cinq ans meurt de causes évitables toutes les dix minutes au Yémen. Beaucoup d'enfants qui survivent seront affectés par un retard de croissance et une mauvaise santé pendant toute leur vie.

« Une génération entière est affamée », a dénoncé M. Guterres. « Nous devons agir maintenant, pour sauver des vies ».

Selon lui, la guerre affecte tous les aspects de la vie au Yémen. Elle a ravagé l'économie, détruit les services de santé et forcé trois millions de personnes fuir leurs domiciles.

« La communauté internationale a le pouvoir et les moyens de mettre fin à cette crise », a déclaré le chef de l'ONU. « Une famine peut être évitée si nous agissons rapidement et nous engageons à financer une aide vitale cruciale et si toutes les parties s'acquittent de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire ».

M. Guterres a rappelé que l'argent ne suffira pas à mettre fin à cette crise. « Seule une cessation des hostilités et un règlement politique peuvent mettre fin au conflit et aux souffrances du peuple yéménite de manière permanente. Et j'appelle les parties au conflit à engager des pourparlers de paix, facilités par mon Envoyé spécial, Ismail Ould Cheikh Ahmed », a-t-il dit.

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, a indiqué que l'ONU et ses partenaires étaient prêts à faire davantage en termes d'assistance s'ils reçoivent davantage de ressources et bénéficient de l'accès nécessaire.

« Nous pouvons, avec votre argent et votre soutien, augmenter notre assistance, nous pouvons éviter la famine, si nous avons un accès. Cela nécessite votre soutien financier et politique pour les travailleurs humanitaires exceptionnellement courageux qui doivent rester protégés », a dit M. O'Brien.

La Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, a indiqué pour sa part que son agence, la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'efforçaient de reconstruire le système de santé au Yémen.

« Mettre en place un système de santé résilient est la solution la plus durable. Nous pouvons le faire, si nous avons les ressources », a-t-elle plaidé devant les bailleurs de fonds.