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Somalie : plus de 500 morts dus au choléra et aux diarrhées aiguës depuis janvier sur fond de sécheresse

Nur Ismail, 3 ans, est traité pour diarrhée aqueuse aiguë au centre de traitement du choléra dans un hôpital à Baidoa, en Somalie. Son père, Hassan Ismail, est à ses côtés.
UNICEF / Athanas Makundi
Nur Ismail, 3 ans, est traité pour diarrhée aqueuse aiguë au centre de traitement du choléra dans un hôpital à Baidoa, en Somalie. Son père, Hassan Ismail, est à ses côtés.

Somalie : plus de 500 morts dus au choléra et aux diarrhées aiguës depuis janvier sur fond de sécheresse

Plus de 500 personnes sont mortes du choléra et de diarrhées aiguës depuis janvier sur plus de 20.000 personnes affectées par ces maladies en Somalie, qui est également frappée par une grave sécheresse, a indiqué jeudi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La combinaison de la sécheresse, qui entraîne une grave insécurité alimentaire, et de l'absence d'eau potable, qui est en train de provoquer une épidémie de choléra, est un scénario redouté par la communauté internationale, a dit un porte-parole d'OCHA, Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Depuis mars, plus de 100.000 personnes déplacées par la sécheresse sont arrivées à Baidoa, la capitale de la région méridionale de Bay, en provenance des zones environnantes.

Dans les provinces de Bay et de Bakol la sécheresse et le manque d'eau potable ont déjà des conséquences sur la santé des populations. Selon OCHA, ces deux provinces représentent plus de la moitié des cas de choléra et de diarrhées aiguës (14.300 sur plus de 21.000 cas) et environ les deux tiers des décès (300 sur 533 décès) répertoriés au 10 avril.

« Sur plus de 21.000 personnes affectées par cette épidémie, 533 personnes sont mortes de choléra et de diarrhées aiguës en Somalie depuis le début de cette année », a souligné Jens Laerke. « Le taux de létalité qui mesure le risque de mort provoquée par la maladie est de 2,3% actuellement, soit un taux deux fois plus élevé que le seuil d'urgence de l'épidémie fixé à 1% par l'Organisation mondiale de la santé ».

La situation est particulièrement préoccupante dans les régions de Moyen Juba et de Bakol, où les taux de létalité lié à l'épidémie de choléra/diarrhée atteignent respectivement 14,1% et 5,1%.

« De façon générale, cette sécheresse qui frappe la Somalie a déjà provoqué de nombreux déplacements, plus d'un demi-million depuis novembre dernier alors que le pays comptait déjà quelque 1,1 million de déplacés internes. Au total, environ 6,2 millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire en Somalie. Parmi ces populations vulnérables, 2,9 millions de Somaliens sont en situation de crise ou d'urgence liée à l'insécurité alimentaire », a ajouté le porte-parole.

Selon l'ONU, la sécheresse qui frappe le pays devrait perdurer à moyen terme, d'autant que les différents scénarios ne prévoient pas pour le moment une amélioration de la météo pour les six prochains mois.

En 2011, la famine en Somalie a tué au moins 260.000 personnes, dont la moitié d'enfants âgés de moins de 5 ans, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Cette année, la Corne de l'Afrique est touchée par une grave sécheresse, particulièrement la Somalie mais aussi des parties de l'Ethiopie et du Kenya.