Droits de l'homme : l'ONU salue les progrès du Chili et rappelle le caractère inaliénable du droit à la vérité
S'exprimant au début de cette réunion par vidéotransmission, le Haut-Commissaire a souligné que le Chili avait fait de grands pas depuis la fin de la dictature, mais que trop de familles ne savent toujours pas la vérité sur ce qui est advenu de leurs proches.
Rappelant le caractère inaliénable du droit à la vérité pour les victimes de violations massives des droits de l'homme, il a ajouté que toute éventuelle mesure de pardon ou de libération anticipée des auteurs (de ces violations) doit être soigneusement examinée à la lumière du droit relatif aux droits de l'homme.
Après avoir salué un certain nombre de réformes législatives très importantes proposées par le gouvernement chilien, M. Zeid a fait part de la préoccupation du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) concernant des informations faisant état d'usage excessif de la force et d'autres abus à l'encontre des membres de groupes autochtones dans la région de l'Auricanie.
Michelle Bachelet : « Il faut écouter le malaise de nos citoyens »
Face à la persistance dans de nombreuses régions du monde de violations des droits de l'homme et face aux reculs importants dans des domaines essentiels dont se préoccupe le Conseil, la Présidente du Chili a plaidé pour un appui sans restriction au multilatéralisme et au système international de promotion et de protection des droits de l'homme.
« Il est indispensable que nous recherchions le moyen d'augmenter les 3% du budget régulier que l'ONU consacre actuellement à l'ordre du jour des droits de l'homme », a estimé Mme Bachelet, qui a été Directrice exécutive d'ONU-Femmes.
Pour comprendre et affronter les défis qui affectent aujourd'hui les droits de l'homme, il faut appréhender les causes des menaces qui pèsent sur ces droits; il faut écouter le malaise de nos citoyens, qui n'est autre chose que l'expression d'une désillusion, de la promesse d'un développement frustré pour lequel ils ont pourtant travaillé et consenti tant d'efforts, a-t-elle expliqué. En l'occurrence, nous devrions peut-être ici assumer comme défi mondial l'impératif qui anime les Objectifs de développement durable pour 2030, à savoir 'Ne laisser personne de côté', a-t-elle indiqué.
Au cours de cette réunion spéciale, Mme Bachelet a annoncé que le Chili postulait pour réintégrer le Conseil pour la période 2018-2020.