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L'ONU appelle à une action urgente pour sauver des vies au Kenya et dans la Corne de l'Afrique confrontés à la sécheresse

Une famille dans le comté de Garissa, au Kenya, se rend au point d'eau le plus proche. Photo UNICEFKenya/2017/Serem
Une famille dans le comté de Garissa, au Kenya, se rend au point d'eau le plus proche. Photo UNICEFKenya/2017/Serem

L'ONU appelle à une action urgente pour sauver des vies au Kenya et dans la Corne de l'Afrique confrontés à la sécheresse

En déplacement dans le nord du Kenya, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, a appelé la communauté internationale à aider les communautés touchées par les conflits et la sécheresse au Kenya et dans la Corne de l'Afrique.

La sécheresse frappe la Corne de l'Afrique pour la troisième année consécutive. Elle provoque la soif et la faim, décime le bétail, détruit les moyens d'existence, répand les maladies et déclenche des mouvements de population à grande échelle.

Certaines des communautés les plus touchées vivent le long du triangle Mandera, où les frontières du Kenya, de la Somalie et de l'Ethiopie se rencontrent. Cette région a été témoin d'épidémies de chikungunya, de dengue, de choléra et de rougeole en 2016.

« La famine a refait surface au Soudan du Sud voisin, la Somalie est en danger pour la deuxième fois cette décennie, et plus de 2,7 millions de Kenyans sont en situation d'insécurité alimentaire aigue », a averti M. O'Brien qui a pu constater de ses propres yeux l'impact dévastateur de la sécheresse sur les communautés rurales dans les régions arides du nord du Kenya. « Les cultures ne produisent plus, les prix des aliments augmentent et les familles ont faim. Le spectre de la faim et de la maladie hante encore l'Afrique de l'Est. Nous devons mettre un terme à cela », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général adjoint s'est rendu dans le village éloigné de Bandarero à Moyale, dans le comté de Marsabit, où il s'est entretenu avec des familles confrontées à une insécurité alimentaire aigue. Nombre des personnes qu'il a rencontrées lui ont dit qu'elles avaient très peu accès à l'eau, que leur bétail avait péri et que leurs enfants avaient du mal à continuer à aller à l'école.

La moitié des 47 comtés du Kenya sont touchés par la sécheresse et le gouvernement a dû déclarer un état d'urgence nationale. La population souffrant d'insécurité alimentaire a plus que doublé - en moins d'un an - et environ 350.000 enfants, femmes enceintes et nouvelles mères souffrent de malnutrition aiguë.

Le Coordonnateur des secours d'urgence a visité plusieurs initiatives soutenues par les Nations Unies, le gouvernement du Kenya et le secteur privé, notamment des programmes de repas scolaires pour les enfants, de dépistage de la malnutrition, d'approvisionnement d'eau par camions, de transferts d'argent et de soutien au bétail.

Le gouvernement kenyan a promis de consacrer 99 millions de dollars pour soutenir les efforts nationaux de lutte contre la sécheresse et s'est engagé à renforcer la coopération régionale. Mais l'ampleur de la crise dépasse les capacités existantes. Selon les Nations Unies, plus de 2 milliards de dollars sont nécessaires pour l'aide humanitaire au Kenya, en Somalie et en Éthiopie en 2017.

« Je suis ici pour dire aux gens du Kenya que la communauté internationale est avec vous, et ensemble, nous traverserons ces temps difficiles. Nous devons agir dès le début, ensemble, maintenant », a déclaré M. O'Brien.

Lundi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres doit se rendre au Kenya où il discutera de plusieurs questions régionales avec de hauts responsables du gouvernement. Il participera également aux célébrations de la Journée internationale des femmes dans la capitale kenyane et se rendra à l'Office des Nations Unies à Nairobi.