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L'ONU se dit troublée par la peine clémente infligée à un soldat israélien condamné pour avoir tué un Palestinien blessé

Une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HDCH), Ravina Shamdasani. Photo ONU multimedia
Une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HDCH), Ravina Shamdasani. Photo ONU multimedia

L'ONU se dit troublée par la peine clémente infligée à un soldat israélien condamné pour avoir tué un Palestinien blessé

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit vendredi troublé par la peine clémente infligée par un tribunal militaire à un soldat israélien qui a été condamné pour avoir tué un Palestinien alors que ce dernier était blessé.

« Nous sommes profondément troublés par la peine clémente prononcée par le tribunal militaire de Tel Aviv au début de cette semaine contre un soldat israélien condamné pour avoir illégalement tué un Palestinien blessé dans ce qui ressemble à l'exécution extrajudiciaire d'un homme non armé qui ne représentait clairement aucune menace imminente », a dit une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

Le sergent Elor Azaria a été reconnu coupable d'homicide involontaire en janvier 2017 pour avoir abattu Abdelfattah al-Sharif à Hébron en mars 2016. Au moment des faits, M. Al-Sharif était non armé et allongé sur le sol, blessé, après avoir reçu des coups de feu pour avoir poignardé et blessé un soldat israélien. Bien que l'homicide involontaire puisse conduire à une peine maximale de 20 ans, le sergent Azaria a été condamné à seulement 18 mois de prison et une rétrogradation.

Plus de 200 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes depuis le début du récent regain de violence en Cisjordanie en septembre 2015. Le sergent Azaria est le seul membre des forces de sécurité israéliennes à avoir été traduit en justice pour un tel meurtre.

Le HCDH estime que la condamnation, « qui est excessivement clémente », est « difficile à concilier avec le meurtre intentionnel d'un individu non armé et vulnérable ». Elle contraste également avec les peines prononcées par d'autres tribunaux israéliens pour des infractions moins graves, notamment la condamnation d'enfants palestiniens à plus de trois ans d'emprisonnement pour avoir jeté des pierres sur des voitures.

« Cette affaire risque de compromettre la confiance dans le système judiciaire et de renforcer la culture de l'impunité », a déclaré Ravina Shamdasani.