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Colombie : 7000 membres des FARC-EP ont rejoint les zones où l'ONU vérifiera leur démobilisation

Plus de 200 hommes et femmes des FARC-EP marchent le 1er février 2017 vers le point de transition vers la normalisation dans le nord de la Colombie afin d'effectuer leur retour à la vie civile.
Mission des Nations Unies en Colombie
Plus de 200 hommes et femmes des FARC-EP marchent le 1er février 2017 vers le point de transition vers la normalisation dans le nord de la Colombie afin d'effectuer leur retour à la vie civile.

Colombie : 7000 membres des FARC-EP ont rejoint les zones où l'ONU vérifiera leur démobilisation

La Mission des Nations Unies en Colombie a annoncé lundi que près de 300 hommes et femmes des Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC-EP) ont rejoint samedi la zone d'Agua Bonita, dans le département de Caquetá, au centre du pays, pour y déposer leurs armes sous le contrôle de l'ONU.

La Mission des Nations Unies en Colombie a annoncé lundi que près de 300 hommes et femmes des Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC-EP) ont rejoint samedi la zone d'Agua Bonita, dans le département de Caquetá, au centre du pays, pour y déposer leurs armes sous le contrôle de l'ONU.

Ce mouvement complète l'arrivée d'environ 6.900 hommes et femmes des FARC-EP, dont certaines sont enceintes ou ont de jeunes enfants, pour commencer leur transition vers la vie civile.

Au cours des 19 derniers jours, les membres des FARC-EP se sont rendus en voiture, en autobus, en bateau ou ont parcouru environ 8.700 kilomètres sur 36 itinéraires à travers le pays. Ils ont été accompagnés par plus de 860 observateurs du Mouvement tripartite de surveillance et de vérification (MVM) en coordination avec la mission onusienne, travaillant en étroite coopération avec les forces publiques.

« C'est un jour historique », s'est-il félicité le Général Javier Pérez Aquino, chef des observateurs de la mission de l'ONU et coordonnateur des MVM. « La Mission des Nations Unies en Colombie et la MVM considèrent que la décision des FARC-EP de rejoindre ces zones, malgré la logistique limitée pour la majorité d'entre eux, est très positive », a-t-il déclaré.

Pour le Général Pérez Aquino, cette décision des FARC-EP réduit considérablement la possibilité de contacts armés. « Nous espérons également que leur présence accélérera les travaux de construction dans ces camps, créant les conditions propices à la poursuite du processus qui conduira à leur réinsertion dans la vie sociale, économique et politique », a-t-il ajouté.

Le chef des observateurs de l'ONU a expliqué aux journalistes du département de Caquetá qu'en dépit de la nécessité de finaliser la logistique autour des camps, la date limite pour l'achèvement du dépôt des armes reste en vigueur 180 jours après l'entrée en vigueur de l'accord de paix conclu entre le gouvernement colombien et les FARC-Ep et définitivement approuvé par le congrès du pays le 1er décembre.

Les engagements de l'accord de paix vérifiés par les deux parties avec les observateurs internationaux

A Bogotá, ainsi que dans huit bureaux régionaux et 26 sites locaux, les FARC-EP et les membres du gouvernement travaillent ensemble quotidiennement, en vérifiant les engagements des parties envers le cessez-le-feu et la cessation des hostilités, aux côtés de 350 observateurs de 16 pays. La plupart d'entre eux proviennent de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que du Royaume-Uni, de la Norvège, du Portugal, de l'Espagne et de la Suède.

Esperanza Fajardo, 45 ans, a indiqué avoir rejoint les FARC-EP dans les années 90, pour échapper aux meurtres frappant les personnes affiliées au mouvement politique de gauche Unión Patriotica. Aujourd'hui, elle travaille main dans la main avec le gouvernement et les homologues de la Mission de l'ONU. « Nous travaillons ensemble à la mise en œuvre de l'entente définitive et je suis convaincu que ce processus mènera à un pays avec plus de justice sociale », a-t-elle déclaré.

Son homologue du gouvernement, le maire Alejandro Cruz, a une cicatrice énorme sur sa poitrine. « J'ai été blessé deux fois au combat contre les FARC-EP », explique-t-il. « Je me sens très engagé dans ce processus parce que je veux que nos enfants et petits-enfants vivent dans un pays sans conflit », a-t-il dit.

Le Général Pérez Aquino a salué le travail acharné des membres du MVM et leur engagement dans le processus de paix à travers l'accompagnement du mouvement des FARC-EP et la vérification du cessez-le-feu et de la cessation des hostilités. Le coordonnateur des MVM a ajouté que pour que ce processus soit efficace, d'autres aspects de l'accord de paix définitif doivent être consolidés, tels que le soutien logistique, la sécurité et les conditions sociales et économiques qui permettront la transition vers la vie civile et mèneront à une paix durable.