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Soudan du Sud : l'ONU juge déplorable la situation des droits de l'homme

Des personnes déplacées attendent une distribution de nourriture dans un site de protection des civils de l'ONU à Malakal, au Soudan du Sud. Photo OIM/Bannon
Des personnes déplacées attendent une distribution de nourriture dans un site de protection des civils de l'ONU à Malakal, au Soudan du Sud. Photo OIM/Bannon

Soudan du Sud : l'ONU juge déplorable la situation des droits de l'homme

A l'issue d'une visite de quatre jours au Soudan du Sud, le Sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Andrew Gilmour, a appelé vendredi à ce que les responsables d'atrocités dans ce pays rendent des comptes.

« C'est une guerre qui a été menée contre les hommes, les femmes et les enfants du Soudan du Sud », a déclaré M. Gilmour dans un communiqué de presse. « Et la seule façon de mettre fin à cette agression est de faire en sorte que leurs auteurs répondent de leurs actes ».

Au cours de sa visite, le Sous-secrétaire général a rencontré des responsables du gouvernement et des acteurs de société civile et de la communauté humanitaire dans la capitale Juba. Il s'est également rendu à Malakal, où il a reçu de plus amples informations sur les souffrances subies par la population civile dans cette région du nord du pays.

« Bien que ce soit ma quatrième visite au Soudan du Sud depuis 2011, je n'étais pas préparé aux ravages choquants que j'ai vus à Malakal et encore plus à l'ensemble des violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme et des abus subis par la population », a dit M. Gilmour.

Le viol : réalité brutale du Soudan du Sud

Sur place, le numéro trois du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) a été informé des risques énormes que des femmes, vivant désormais sous la protection de l'ONU, sont obligées de prendre pour être en mesure de gagner la subsistance même la plus maigre. En quittant le site de protection des civils de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), elles sont fréquemment victimes de viols perpétrés par les milices et l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) sur leur chemin vers le marché de Malakal.

« Il est scandaleux que les femmes dans cette zone aient à choisir entre être violées ou obtenir un moyen de subsistance », a déclaré M. Gilmour.

En mars 2016, le bureau des droits de l'homme des Nations Unies au Soudan du Sud a publié un rapport détaillé recensant les violences sexuelles commises dans le pays.

Des crimes de guerre et contre l'humanité commis par des éléments de l'armée

Lors de ses rencontres avec les autorités de Juba, Gilmour a exprimé ses préoccupations au sujet de la situation des droits de l'homme dans tout le pays. Il les a exhortés à lutter contre l'augmentation préoccupante du discours de haine et à faire davantage pour protéger les défenseurs des droits humains.

Lors de sa rencontre avec le chef d'état-major général de l'APLS, le général Paul Malong, M. Gilmour a souligné les restrictions sévères auxquelles la MINUSS est confrontée pour protéger les civils, fournir une assistance humanitaire et surveiller la situation des droits de l'homme dans le pays.

Il a insisté sur le fait que des éléments de l'APLS avaient commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. D'autre part, il s'est félicité du récent démarrage de la formation des Nations Unies sur les droits de l'homme pour l'APLS et de la nomination de points focaux de l'APLS sur les violences sexuelles liées aux conflits.

« Bien sûr, nous savons que jusqu'à ce qu'il y ait la paix au Soudan du Sud, les droits de l'homme continueront d'être piétinés », a déclaré le Sous-secrétaire général. « Mais même pendant la guerre, on peut se battre sans commettre régulièrement de tels actes inutiles de cruauté. Et c'est ce que nous appelons toutes les parties - le gouvernement et l'opposition - à faire ».