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Protéger les infrastructures essentielles du terrorisme requiert plus de coopération entre les Etats, selon l'ONU

La Cheffe de cabinet du Secrétaire général, Maria Luiza Ribeiro Viotti, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Rick Bajornas
La Cheffe de cabinet du Secrétaire général, Maria Luiza Ribeiro Viotti, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Rick Bajornas

Protéger les infrastructures essentielles du terrorisme requiert plus de coopération entre les Etats, selon l'ONU

Le Conseil de sécurité a adopté lundi, à l'unanimité de ses membres, une résolution demandant aux Etats membres de renforcer leur coopération pour protéger leurs infrastructures essentielles des attaques terroristes.

Le Conseil de sécurité a adopté lundi, à l'unanimité de ses membres, une résolution demandant aux Etats membres de renforcer leur coopération pour protéger leurs infrastructures essentielles des attaques terroristes.

Présentée par l'Ukraine qui préside le Conseil pour le mois de février, la résolution 2341 engage tous les Etats à « faire des efforts concertés et coordonnés pour mener des activités de sensibilisation et faire mieux connaitre et comprendre les défis posés par les actes terroristes afin d'être mieux préparés en cas d'attaque contre des infrastructures essentielles ».

Les 15 demandent aux Etats membres « d'envisager d'élaborer des stratégies de réduction des risques posés par les attaques terroristes au regard des infrastructures essentielles ou d'améliorer celles qu'ils out déjà adoptées » et de veiller à « affirmer la responsabilité pénale de ceux qui perpétuent des attaques terroristes visant à détruire ces mêmes infrastructures, ou à les rendre inutilisables, ou qui se livrent à des activités de planification, de formation, de financement ou de soutien logistique en lien avec ces attaques ».

La coopération demandée aux Etats membres par le Conseil se situe au niveau des efforts de prévention, de protection, d'atténuation des effets, de préparation, d'enquête, d'interventions et de relèvement en rapport aux attaques terroristes qui visent ou pourraient viser des infrastructures essentielles. Par cette résolution, les Etats membres sont également priés de créer ou de renforcer les partenariats nationaux, régionaux et internationaux avec les parties prenantes, tant publiques que privées, de mettre en commun leurs informations et leurs données d'expérience, notamment dans le cadre de formations communes, et d'utiliser ou de mettre en place des réseaux de communication ou d'alerte d'urgence pertinents.

Une menace transnationale de plus en plus complexe

Par la voie de sa Cheffe de cabinet, Maria Luiza Ribeiro Viotti, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est fait l'écho des demandes formulées par le Conseil dans sa résolution.

« À mesure que notre monde devient de plus en plus interconnecté - à travers les voyages, le commerce, les communications et dans le cyberespace, nous devenons plus vulnérables aux attaques de terroristes technologiquement avertis qui cherchent de nouvelles façons de répandre la peur », a prévenu le Secrétaire général, soulignant que la nature transnationale du terrorisme exige une réponse coordonnée de tous les États et acteurs de la communauté internationale.

« Nous devons admettre que la coopération internationale contre le terrorisme a été limitée, en particulier dans le domaine des infrastructures essentielles », a ajouté M. Guterres dans son message lu par Mme Viotti devant le Conseil. « Stratégiquement, cela signifie que la communauté internationale doit s'unir et être plus créative, proactive et efficace, y compris par le développement de solides partenariats public-privé ».

« À mesure que les organisations terroristes prolifèrent et cherchent des moyens novateurs de planifier et d'exécuter des attaques physiques et cybernétiques à travers le monde, la menace qu'elles représentent devient de plus en plus complexe », a fait remarquer le chef de l'ONU. « Les infrastructures essentielles sont particulièrement vulnérables », a-t-il précisé, citant notamment les installations et réseaux énergétiques; les transports aérien, terrestre et maritime; les services bancaires et financiers; l'approvisionnement en eau; la distribution de nourriture, la santé publique et d'autres services.

Pour M. Guterres, trois étapes clés doivent être prises. Premièrement, les vulnérabilités des infrastructures critiques doivent être cartographiées, à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Deuxièmement, les acteurs internationaux, régionaux et nationaux devraient coopérer en matière de prévention et, au cas où une attaque aurait lieu, sur l'atténuation de ses effets, notamment par l'échange d'informations. Troisièmement, il est crucial de renforcer les capacités des États, notamment d'évaluer les risques, de prendre des mesures de préparation, de renforcer la capacité de gestion des situations d'urgence et de veiller à ce que les réponses soient pleinement conformes aux normes et normes relatives aux droits de l'homme.