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Le HCR réclame plus de terrains aux pays hôtes pour accueillir les réfugiés burundais

Une jeune fille passe devant un tas de bois de chauffage dans le camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda, qui accueille des milliers de réfugiés du Burundi. Photo UNICEF/Mike Pflanz
Une jeune fille passe devant un tas de bois de chauffage dans le camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda, qui accueille des milliers de réfugiés du Burundi. Photo UNICEF/Mike Pflanz

Le HCR réclame plus de terrains aux pays hôtes pour accueillir les réfugiés burundais

Alors que des centaines de réfugiés burundais arrivent chaque semaine dans les pays voisins, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi les gouvernements hôtes à fournir plus de terres pour pouvoir les accueillir.

Le nombre de personnes fuyant le Burundi a augmenté au cours des premières semaines de l'année 2017, mettant sous pression les pays d'accueil, en particulier la Tanzanie, le Rwanda et la République démocratique du Congo.

« La majorité des réfugiés sont des femmes, des enfants et des personnes ayant des besoins spécifiques », a précisé le porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'un point de presse à Genève.

Depuis avril 2015, plus de 386.000 Burundais se sont réfugiés dans les pays voisins et le HCR estime que ce chiffre devrait dépasser les 500.000 en 2017. Actuellement, la Tanzanie accueille 222.271 réfugiés burundais, le Rwanda 84.866 et la RDC 32.650.

Selon le HCR, si davantage de terres ne sont pas allouées pour accroître la capacité de ces camps, il sera difficile de fournir suffisamment d'abris et de services d'assistance aux réfugiés. Les installations dans les camps doivent également être améliorées.

Les difficultés rencontrées sont causées par le surpeuplement dans les camps existants, notamment en ce qui concerne l'accès aux services sociaux de base, la protection de l'enfance, la lutte contre la violence sexuelle et sexiste, l'insuffisance des salles de classe, la prévention de l'absentéisme, l'aide aux personnes ayant des besoins spécifiques.

« Nous travaillons avec les gouvernements hôtes pour aborder la question foncière et sommes impressionnés par leur engagement, ainsi que par leur générosité, mais il faut agir davantage pour éviter un glissement dangereux en matière de normes et de conditions », a souligné M. Spindler.

Tanzanie

La pression est la plus forte en Tanzanie, qui accueille plus de réfugiés burundais que n'importe quel autre pays. Les arrivées sont restées élevées en janvier avec une moyenne de près de 600 arrivées quotidiennes. Les trois camps accueillant des réfugiés font face à de fortes pressions et le HCR demande instamment au gouvernement d'allouer d'urgence des terres pour de nouveaux camps.

République démocratique du Congo

La RDC est confrontée à une pénurie de terres au camp de Lusenda, où la population a presque doublé l'année dernière pour atteindre 25.000 à la fin de 2016. En janvier, environ 1.040 Burundais ont été enregistrés. De plus en plus, les gens attendent dans les centres de transit pour être transférés dans le camp. La plupart des réfugiés burundais dans l'est de la RDC vivent à Lusenda, à environ 70 kilomètres du Burundi. Le camp a été étendu plusieurs fois en 2016, mais il est pratiquement plein. Le manque de terres a rendu impossible la fourniture de parcelles agricoles aux réfugiés, ce qui les aiderait à devenir autosuffisants.

Rwanda

Le camp de Mahama au Rwanda a dépassé sa capacité de 50.000 réfugiés et abrite aujourd'hui plus de 53.000 réfugiés. Outre la mauvaise hygiène dans les hangars, les conditions de vie présentent de sérieux risques en matière de protection en raison du manque d'intimité. Les autres défis majeurs sont la dégradation des sols, le manque d'éclairage et le mauvais drainage qui posent des problèmes en matière de santé et de sécurité.

Ouganda

L'Ouganda, qui accueille environ 44.000 réfugiés burundais au total, applique une approche progressive en matière de gestion et de protection des réfugiés. À leur arrivée, les réfugiés reçoivent des parcelles de terrain pour construire de nouvelles habitations et cultiver. Ils vivent au sein des communautés d'accueil ougandaises. Le gouvernement a affecté des terres spécifiquement pour accueillir des réfugiés, mais des investissements importants sont nécessaires en matière d'infrastructure locale pour s'assurer que les réfugiés puissent accéder aux services de base nécessaires.