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Myanmar : le Conseiller de l'ONU pour la prévention du génocide se dit choqué par les abus commis contre les Rohingyas

Des Rohingyas déplacés par la violence en 2012 se tiennent devant leur maison reconstruite dans le village d'In Bar Yi, dans l'État de Rakhine, au Myamar. Photo  Julia Wallace / IRIN
Des Rohingyas déplacés par la violence en 2012 se tiennent devant leur maison reconstruite dans le village d'In Bar Yi, dans l'État de Rakhine, au Myamar. Photo <a href=http://bit.ly/2ehXjcg> Julia Wallace / IRIN </a>

Myanmar : le Conseiller de l'ONU pour la prévention du génocide se dit choqué par les abus commis contre les Rohingyas

Le Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, s'est dit choqué et alarmé de lire les informations sur des violations graves des droits de l'homme commises par les forces de l'ordre contre des Musulmans Rohingyas dans l'Etat de Rakhine, au Myanmar.

Selon les conclusions du rapport publié le 3 février par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), ces violations comprennent des viols collectifs, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions. Ces attaques ont eu lieu dans un contexte d'escalade de la violence dans l'État de Rakhine depuis que des postes de garde-frontières ont été attaqués par des assaillants armés début octobre 2016.

« Moi-même et bien d'autres personnes demandons instamment aux autorités de mener une enquête indépendante et impartiale sur ces allégations. L'enquête menée par le HCDH donne une plus grande crédibilité à ces informations et décrit un niveau de déshumanisation et de cruauté révoltant qui est absolument inacceptable. Cela doit cesser tout de suite! », a dit M. Dieng.

Le Conseiller spécial s'est félicité de l'engagement du gouvernement à enquêter immédiatement sur cette question. La commission précédemment nommée par le gouvernement pour enquêter sur des allégations de violations des droits de l'homme commises dans l'État de Rakhine, a déclaré, il y a quelques semaines, n'avoir trouvé aucune preuve de violations commises par les forces gouvernementales.

« Je suis préoccupé par le fait que la commission gouvernementale, qui a eu un accès sans entraves sur le lieu des incidents, n'ait rien trouvé pour étayer les allégations, alors que le HCDH, qui n'a pas eu accès à la zone, a trouvé un nombre écrasant de témoignages et d'autres preuves à travers des entretiens avec des réfugiés qui ont fui dans un pays voisin », a déclaré le Conseiller spécial.

« La commission actuelle n'est pas une option crédible pour mener la nouvelle enquête. Je demande instamment que toute enquête soit menée par un organe véritablement indépendant et impartial, comprenant des observateurs internationaux. Si le gouvernement veut que la communauté internationale et les acteurs régionaux croient en sa volonté de résoudre la question, il doit agir avec responsabilité et faire preuve de sincérité », a-t-il ajouté.

Selon le Conseiller spécial, il n'y a plus de temps à perdre. « Tout cela se déroule dans un contexte de pratiques et de politiques discriminatoires très profondément enracinées visant les Musulmans Rohingyas et d'une incapacité à mettre en place des conditions favorables à une coexistence pacifique entre les différentes communautés de l'État de Rakhine », a-t-il ajouté.