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Afghanistan : le nombre de victimes civiles a atteint un record en 2016

Le Représentant spécial pour l'Afghanistan Tadamichi Yamamoto (à droite) et Danielle Bell, Directrice de l'Unité des droits de l'homme de la MANUA, présentent le dernier rapport sur les victimes civiles. Photo MANUA/Fardin Waezi.
Le Représentant spécial pour l'Afghanistan Tadamichi Yamamoto (à droite) et Danielle Bell, Directrice de l'Unité des droits de l'homme de la MANUA, présentent le dernier rapport sur les victimes civiles. Photo MANUA/Fardin Waezi.

Afghanistan : le nombre de victimes civiles a atteint un record en 2016

L'ONU a appelé lundi toutes les parties belligérantes en Afghanistan à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme aux meurtres et aux mutilations de civils, alors qu'un nombre record de victimes civiles a été enregistré en 2016, selon un rapport de l'ONU.

D'après ce rapport, il y a eu 11.418 victimes civiles liées au conflit l'an dernier, dont 3.498 tués et 7.920 blessés. Parmi ces victimes, 3.512 étaient des enfants, dont 923 ont été tués et 2.589 blessés, soit une hausse de 24% par rapport au chiffre le plus élevé jamais enregistré.

Les chiffres enregistrés par l'équipe des droits de l'homme de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sont les plus élevés depuis que l'ONU a commencé à documenter systématiquement les chiffres de victimes civiles en 2009.

« Le meurtre et la mutilation de milliers de civils afghans sont profondément angoissants et largement évitables », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Tadamichi Yamamoto. « Toutes les parties au conflit doivent prendre des mesures concrètes immédiates pour protéger les hommes, les femmes et les enfants afghans ».

Les forces anti-gouvernementales, principalement les talibans, ont été à l'origine de près des deux tiers des pertes tandis que les forces pro-gouvernementales ont été responsables de près d'un quart. Le rapport note que, comme en 2015, les affrontements au sol entre les éléments anti-gouvernementaux et les forces pro-gouvernementales, en particulier dans les zones peuplées ou fréquentées par des civils, demeuraient la principale cause de victimes civiles, suivis par les engins explosifs improvisés, les attaques-suicide, ainsi que les assassinats ciblés et délibérés.

Le rapport fait également état de l'augmentation des attentats perpétrés par Daech/ISKP (État islamique Khorasan Province) ciblant la communauté chiite.

M. Yamamoto, qui est également le chef de la MANUA, a condamné l'impact dévastateur des affrontements au sol sur les civils, ainsi que le nombre croissant d'attaques suicides à grande échelle visant intentionnellement des civils.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré pour sa part que les chiffres de victimes montraient que les secteurs les plus vulnérables de la société payaient le prix le plus élevé.

MM. Yamamoto et Zeid ont appelé toutes les parties à réduire au minimum l'utilisation d'armes explosives dans les zones habitées par des civils et à veiller à ce que les restes explosifs de guerre soient enlevés. Ils ont également souligné la nécessité que justice soit rendue pour les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme.