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Ukraine : l'ONU estime qu'il y a un risque d'escalade des hostilités dans l'est du pays

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias

Ukraine : l'ONU estime qu'il y a un risque d'escalade des hostilités dans l'est du pays

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Ukraine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a noté jeudi la dangereuse intensification du conflit dans l'est du pays depuis le 7 janvier, avec, le 1er février, plus de 10.000 explosions recensées dans la région de Donetsk en 24 heures.

Bien que les affrontements les plus sérieux ont eu lieu dans les régions d'Avdiivka, de Yasynuvata et autour de l'aéroport de Donetsk, les combats se sont également déroulés dans les régions de Svitlodarsk et de Debaltseve, à la fois dans des zones contrôlées et non-contrôlées par le gouvernement, a affirmé M. Feltman devant les membres du Conseil, qui est présidé ce mois-ci par l'Ukraine.

Selon lui, l'escalade des hostilités le long de la ligne de contact est sérieuse et il y a un risque d'une détérioration accrue de la situation. L'utilisation fréquente d'armes lourdes, contraire aux Accords de Minsk, a également été constatée.

Il a indiqué que des centaines de milliers de civils vivant de part et d'autre de la ligne de contact couraient le risque de perdre tout accès à l'eau, l'électricité et à des moyens de chauffage, alors que les températures sont glaciales.

Le Secrétaire général adjoint a rappelé que le conflit en Ukraine allait entrer dans sa quatrième année. Près de 10.000 personnes, dont plus de 2.000 civils, ont été tuées et plus de 23.000 ont été blessées depuis le début du conflit, a-t-il dit.

Il a estimé que la déclaration adoptée à l'issue de la réunion du Groupe de contact trilatéral, mercredi à Minsk, qui recense les mesures urgentes qui doivent être prises pour empêcher des violations supplémentaires du cessez-le-feu, est « un développement positif ». Il a toutefois estimé que le véritable défi sera la mise en œuvre des mesures.

M. Feltman a déploré la période de « relative stagnation » dans le processus diplomatique visant à parvenir à une solution pacifique et une pleine mise en œuvre des Accords de Minsk. La communauté internationale doit demeurer engagée si « nous voulons empêcher que cette crise ne se transforme en catastrophe », a-t-il dit.

Il a appelé les parties à lever les restrictions entravant les mouvements des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et à cesser leurs menaces contre ces derniers.

Pour sa part, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, s'est dit « alarmé par le tournant que ce conflit a pris et par le nombre croissant de victimes civiles ».

« Alors que la situation humanitaire en Ukraine se détériore, un nombre croissant de personnes sont en danger et dans le besoin, leur résilience s'est érodée et leur espoir s'estompe », a dit M. O'Brien devant les membres du Conseil.

« L'incapacité de parvenir à une solution politique à cette crise entraîne de nouvelles victimes chez les civils, des dégâts aux infrastructures essentielles et davantage de souffrances humaines », a-t-il ajouté.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a indiqué jeudi qu'après les combats intenses qui ont éclaté au cours des deux derniers jours autour de la ville d'Avdiivka, dans la région de Donetsk, plus de 17.000 personnes, dont 2.500 enfants, sont exposées à des températures glaciales sans chauffage, sans électricité et sans eau.

« La vie de milliers d'enfants à Avdiivka et de toutes les parties au conflit est non seulement en danger, mais le manque d'eau et d'électricité vient encore aggraver la situation, car cela signifie que les maisons se refroidissent dangereusement et que les conditions sanitaires se détériorent en ce moment même », a déclaré la Représentante de l'UNICEF en Ukraine, Giovanna Barberis.

« L'UNICEF et ses partenaires demandent un accès en toute sécurité pour effectuer la réparation immédiate des infrastructures d'alimentation en eau et en électricité, afin de prévenir de nouvelles souffrances », a-t-elle ajouté.