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Le Conseil de sécurité appelle à renforcer la lutte contre la traite d'êtres humains dans les conflits

Le Conseil de sécurité a adpoté à l'unanimité une résolution condamnant dans les termes les plus forts toutes formes de traite d'êtres humains dans les régions touchées par les conflits armés.
ONU/Manuel Elias
Le Conseil de sécurité a adpoté à l'unanimité une résolution condamnant dans les termes les plus forts toutes formes de traite d'êtres humains dans les régions touchées par les conflits armés.

Le Conseil de sécurité appelle à renforcer la lutte contre la traite d'êtres humains dans les conflits

Le Conseil de sécurité a appelé, mardi, les Etats membres à adopter des mesures décisives et immédiates pour prévenir, criminaliser, enquêter et poursuivre les personnes impliquées dans la traite d'êtres humains dans les conflits.

En adoptant la résolution 2331, les 15 membres du conseil, sous la présidence du Président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, ont condamné à l'unanimité toutes formes de traite d'êtres humains et souligné les liens étroits entre ce fléau, les abus sexuels et le financement du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, s'est fait l'écho de l'appel du Conseil, soulignant que la traite est un problème mondial et que les personnes les plus vulnérables et piégées dans les situations de conflit sont les femmes, les enfants, les personnes déplacées et les réfugiés.

Daech, Boko Haram, Al Chabab et d'autres se servent de la traite et des violences sexuelles comme « arme de terreur » et comme source de revenus considérables, a souligné le Secrétaire général, rappelant que la majorité des victimes de ce fléau sont des femmes et des filles. « Ces crimes odieux exigent une action immédiate et internationale. Le droit international doit être respecté et mis en œuvre », a-t-il dit.

Qualifiant la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée « d'outil essentiel » dans la lutte contre ce fléau, M. Ban a invité les États qui ne sont pas parties à son Protocole sur la traite des personnes à y adhérer immédiatement et à se doter de lois et de plans d'action nationaux. Il a également invité tous les États à enquêter et à ouvrir des poursuites judiciaires lorsque leurs propres ressortissants se livrent à la traite à l'étranger.

Il a aussi encouragé les États à faire des contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les victimes de la traite d'êtres humains et au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage.

Trafic d'êtres humains : un crime dans 158 pays

Devant le Conseil de sécurité, le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), Yuri Fedotov, a rappelé que les victimes du trafic d'êtres humains ont, à ce jour, été détectées dans 106 pays et territoires.

Mettre en place une action efficace exige un cadre fort de coopération internationale et de responsabilité partagée, a fait remarquer M. Fedotov.

Le Directeur exécutif s'est félicité de voir la plupart des formes de trafic d'êtres humains désormais criminalisé par 158 pays dans leurs lois nationales conformément au protocole. Ces lois fournissent un cadre pour l'identification des victimes, leur protection, leur soutien et les compensations, a-t-il précisé.

Agir en amont et de façon adaptée aux défis des situations de conflits

M. Fedotov souligne que le Rapport mondial de l'ONUDC sur le trafic d'êtres humains pour l'année 2016 établit qu'un nombre croissant de victimes de trafic d'êtres humains sont issus de pays en conflit comme la Syrie, l'Irak et la Somalie et ont été détectées en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, confirmant les corrélations entre conflit, migration et trafic.

L'ONUDC, a-t-il précisé, fournit son assistance pour améliorer l'identification et la protection des personnes victimes de trafic d'êtres humains au sein des populations de réfugiés et de personnes fuyant le Moyen-Orient et l'Afrique.

M. Fedotov a insisté sur la nécessité d'agir en amont des réseaux criminels organisés par le biais d'une action stratégique coordonnée, le partage de renseignements, des opérations conjointes et des enquêtes financières par-delà les frontières.