L'actualité mondiale Un regard humain

RDC : le Conseil de sécurité reste préoccupé par le risque de déstabilisation dû à la crise politique

Une femme écrase du manioc pour produire de la farine, dans la province du Bas-Congo, en République démocratique du Congo (RDC). Photo UNICEF/Olivier Asselin
Une femme écrase du manioc pour produire de la farine, dans la province du Bas-Congo, en République démocratique du Congo (RDC). Photo UNICEF/Olivier Asselin

RDC : le Conseil de sécurité reste préoccupé par le risque de déstabilisation dû à la crise politique

Le Conseil de sécurité a déclaré qu'il restait préoccupé par le risque de déstabilisation que l'absence de règlement rapide et consensuel de la crise politique actuelle fait peser sur la République démocratique du Congo (RDC) et la région dans son ensemble, comme en témoignent les violences des 19 et 20 septembre 2016.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a déclaré lundi qu'il restait préoccupé par le risque de déstabilisation que l'absence de règlement rapide et consensuel de la crise politique actuelle fait peser sur la République démocratique du Congo (RDC) et la région dans son ensemble, comme en témoignent les violences des 19 et 20 septembre 2016.

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, les membres du Conseil de sécurité se sont dits encouragés par l'engagement unanime des acteurs congolais à empêcher cette déstabilisation et à continuer de tenir des discussions ouvertes à tous afin de parvenir à un large consensus, en vue de l'organisation d'élections présidentielle et législatives libres, justes, crédibles, ouvertes à tous, transparentes, pacifiques et dans les meilleurs délais, menant à une transmission pacifique du pouvoir.

Le Conseil de sécurité, qui a effectué une visite en RDC du 11 au 13 novembre, a demandé aux groupes politiques qui n'ont pas signé l'accord politique conclu le 18 octobre 2016 de continuer à participer au dialogue.

Il a salué les efforts de médiation actuellement menés par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et a demandé à tous les acteurs politiques de continuer à collaborer, de bonne foi et dans un esprit de compromis, à la recherche d'une solution politique rapide, avant le 19 décembre, qui ouvre la voie à la tenue le plus rapidement possible d'élections.

Les membres du Conseil ont demandé aux autorités de respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales, en particulier le droit de réunion pacifique, et de faire preuve de la plus grande retenue dans leur réaction aux manifestations. Ils ont exhorté les forces de l'opposition, de leur côté, à se montrer responsables en assurant le caractère pacifique de leurs rassemblements.

Le Conseil a souligné l'importance que le gouvernement congolais et ses partenaires nationaux prennent toutes les mesures nécessaires pour accélérer la préparation des élections sans plus attendre, notamment en hâtant la révision des listes électorales.

Il s'est dit profondément préoccupé par la situation humanitaire qui continue de toucher durement la population civile dans l'est du pays et par la persistance des violences dans cette région, en particulier dans la province du Nord-Kivu, où près de 840.000 personnes étaient déplacées au 30 septembre 2016 et où plus de 700 civils ont été tués depuis octobre 2014.

Lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité par téléconférence ce lundi, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Maman Sambo Sidikou, a noté qu'à deux semaines de la fin constitutionnelle du deuxième et dernier mandat du Président Kabila, « la situation politique demeure incertaine et volatile ».

« Les bons offices menés par la CENCO depuis début novembre avec l'aval du Président Kabila et qui avaient suscités beaucoup d'espoir pour une sortie paisible de l'impasse politique s'amenuisent », a-t-il ajouté.

Selon lui, « les positions des acteurs clés notamment de la Majorité Présidentielle et du Rassemblement n'ont pas sensiblement évolués ». « Alors que la Majorité Présidentielle continue de rejeter le principe d'un deuxième dialogue, le Rassemblement insiste sur la tenue d'un dialogue 'réellement inclusive ' », a-t-il souligné.