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Yémen : l'envoyé de l'ONU s'inquiète de l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement à Sana'a

L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, briefe le Conseil de sécurité. Photo ONU/Amanda Voisard
L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, briefe le Conseil de sécurité. Photo ONU/Amanda Voisard

Yémen : l'envoyé de l'ONU s'inquiète de l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement à Sana'a

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, s'est déclaré mardi inquiet de l'annonce unilatérale par les rebelles houthis, appelés officiellement Ansar Allah, et par le Congrès général du peuple de la formation d'un nouveau gouvernement.

Selon lui, cela « représente un nouvel obstacle inquiétant au processus de paix » et cela « ne sert pas les intérêts du peuple du Yémen en cette période difficile ».

« Ces actions unilatérales contredisent les engagements pris récemment par Ansar Allah et le Congrès général du peuple auprès des Nations Unies et le Secrétaire d'État américain John Kerry à Mascate », a ajouté Ismail Ould Cheikh Ahmed dans une déclaration à la presse.

L'Envoyé spécial, qui s'efforce d'obtenir une reprise des pourparlers de paix inter-yéménites suspendus en août, a estimé que les mesures prises par Ansar Allah et le Congrès général du peuple ne feront que compliquer la recherche d'une solution pacifique.

« Les parties doivent placer les intérêts nationaux du Yémen au-dessus des ambitions partisanes et prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux divisions politiques et s'attaquer aux problèmes sécuritaires, économiques et humanitaires. Les nouveaux arrangements politiques ne devraient reposer que sur des négociations parrainées par l'ONU et non sur des actions unilatérales », a-t-il souligné.

Il a demandé aux représentants d'Ansar Allah et du Congrès général du peuple de repenser leur approche et de démontrer leur engagement envers le processus de paix par des actions concrètes.

« J'exhorte toutes les parties à réaffirmer et à respecter pleinement les modalités et conditions de la cessation des hostilités, incluant un arrêt complet des opérations militaires terrestres et aériennes et permettant une augmentation de l'aide humanitaire », a-t-il ajouté. « Seul un règlement politique négocié peut mettre fin aux ravages et à l'injustice engendrés par la guerre. Le peuple yéménite a souffert depuis trop longtemps et ses dirigeants doivent s'engager à rétablir la paix et la sécurité dans leur pays sans plus tarder ».

Selon la presse, le nouveau gouvernement risque de provoquer la colère du gouvernement dirigé par le Président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, en conflit avec les houthis depuis 2014, et va à l'encontre de la solution d'un gouvernement d'union nationale prônée par l'ONU.