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L'OMS publie de nouvelles orientations sur l'auto-dépistage du VIH

En Cambodge, des bénévoles distribuent des préservatifs et de l'information sur les tests de VIH dans un club de karaoke.
Photo Fonds mondial/John Rae
En Cambodge, des bénévoles distribuent des préservatifs et de l'information sur les tests de VIH dans un club de karaoke.

L'OMS publie de nouvelles orientations sur l'auto-dépistage du VIH

À l'approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié mardi de nouvelles lignes directrices sur l'auto-dépistage du VIH pour améliorer l'accès au diagnostic du VIH et son utilisation effective.

Selon un nouveau rapport de l'OMS, l'insuffisance du nombre de diagnostics du VIH dresse un obstacle majeur à la mise en œuvre de la recommandation de l'agence onusienne préconisant de proposer le traitement antirétroviral (TAR) à toute personne séropositive.

Plus de 18 millions de séropositifs pour le VIH sont actuellement sous TAR et un nombre équivalent ne peut toujours pas avoir accès au traitement, une majorité d'entre eux ignorant leur statut. Aujourd'hui, 40% des personnes porteuses du VIH (plus de 14 millions) ne connaissent pas leur statut. Nombre d'entre elles sont des personnes exposées à un risque élevé d'infection par le VIH qui se heurtent souvent à des difficultés pour accéder aux services de dépistage existants.

« Des millions de personnes ayant le VIH ne bénéficient toujours pas du traitement indispensable qui peut également empêcher de transmettre le virus à autrui », a déclaré la Directrice-générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan. « L'auto-dépistage devrait permettre à de nombreuses personnes de connaître leur statut et de savoir comment obtenir le traitement et l'accès aux services de prévention ».

L'auto-dépistage du VIH signifie que les gens peuvent utiliser la salive ou le sang d'une piqûre au doigt pour connaître leur statut en privé, dans un endroit confortable pour eux. Il donne le résultat en 20 minutes tout au plus. Il est conseillé à ceux qui ont un résultat positif d'aller faire un test de confirmation dans un dispensaire. L'OMS recommande de leur fournir des informations et des liens vers les services de conseil et une orientation rapide vers les services de prévention, de traitement et de soins.

L'auto-dépistage du VIH est un moyen d'atteindre davantage de personnes dont l'infection n'est pas diagnostiquée et il représente une avancée pour leur donner les moyens d'agir, pour poser le diagnostic à un stade plus précoce, avant qu'elles ne tombent malades, pour rapprocher les services de là où les gens vivent et pour créer la demande pour le dépistage. Tout ceci est particulièrement important pour ceux qui se heurtent à des obstacles pour accéder aux services existants.

Quels sont les exclus du dépistage du VIH?

Entre 2005 et 2015, la proportion de personnes connaissant leur statut pour le VIH est passée de 12% à 60% à l'échelle mondiale. Cette augmentation du dépistage dans le monde a abouti à ce que 80% des personnes ayant eu le VIH diagnostiqué soient sous TAR.

Journée mondiale du sida : les nouvelles directives de l'OMS sur l'auto dépistage

La couverture reste faible dans certains groupes de la population. Par exemple, les taux mondiaux pour la couverture du dépistage du VIH, la prévention et le traitement sont plus faibles chez l'homme que chez la femme.

Les hommes ne représentent que 30% des personnes ayant fait le test de dépistage du VIH. Par conséquent, les hommes séropositifs ont une moins grande probabilité d'être dépistés et mis sous traitement antirétroviral et ils ont un plus grand risque que les femmes de mourir de causes liées au VIH.

Mais certaines femmes sont également exclues. Les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique orientale et australe ont des taux d'infection pouvant être jusqu'à huit fois plus élevés que leurs homologues masculins. Moins d'une fille sur cinq (entre 15 et 19 ans) connaît son statut vis-à-vis du VIH.

La couverture du dépistage demeure également faible dans certaines « populations clés » et leurs partenaires, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres, les personnes qui s'injectent des drogues et les prisonniers, qui représentent environ 44% des 1,9 million de nouvelles infections par le VIH chez l'adulte survenant chaque année.

Jusqu'à 70% des partenaires de personnes séropositives pour le VIH le sont également. Actuellement, beaucoup d'entre eux ne se font pas dépister. Les nouvelles lignes directrices de l'OMS préconisent des moyens d'aider les personnes séropositives pour le VIH à prévenir leurs partenaires et à les encourager à se faire dépister.