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Soudan du Sud : Ban Ki-moon affligé par les conclusions de l'enquête sur la réaction de la MINUSS aux violences à Juba en juillet

Des civils tentent de se protéger lors d'affrontements à Juba, au Soudan du Sud (archives).
Photo : ONU/Eric Kanalstein
Des civils tentent de se protéger lors d'affrontements à Juba, au Soudan du Sud (archives).

Soudan du Sud : Ban Ki-moon affligé par les conclusions de l'enquête sur la réaction de la MINUSS aux violences à Juba en juillet

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré profondément affligé mardi par les conclusions de l'enquête sur les violences qui ont eu lieu à Juba, au Soudan du Sud, en juillet 2016, et sur la réponse de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

« Le Secrétaire général a reçu le rapport du général à la retraite Patrick Cammaert concernant l'enquête spéciale indépendante sur les violences à Juba en juillet 2016 et sur les actions de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, y compris sa réponse aux actes de violence sexuelle dans et autour des sites de protection de civils à la Maison des Nations Unies et à l'attaque contre le camp Terrain », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

L'enquête spéciale révèle que la MINUSS n'a pas réagi efficacement aux violences en raison « d'un manque général de leadership, de préparation et d'intégration parmi les différentes composantes de la mission ». L'enquête spéciale révèle également que « les dispositions en matière de commandement et de contrôle étaient inadéquates, alors que les soldats de la paix maintenaient une attitude hostile au risque ».

Selon l'enquête, ces facteurs ont contribué à l'incapacité de la MINUSS à répondre à l'attaque des soldats du gouvernement sur le camp Terrain le 11 juillet et à protéger les civils menacés. L'enquête spéciale n'a pas été en mesure de vérifier les allégations selon lesquelles les forces de maintien de la paix n'ont pas réagi aux actes de violence sexuelle commis directement devant eux les 17 et 18 juillet.

« L'enquête spéciale a révélé que la MINUSS a fait face à un ensemble de circonstances extrêmement difficiles et qu'elle s'est trouvée au milieu d'un conflit actif et particulièrement violent. Au cours des trois jours de combats, selon certaines estimations prudentes, au moins 73 personnes ont été tuées, dont plus de 20 déplacés internes dans les sites de protection des civils. Deux soldats de la paix ont été tués et plusieurs autres ont été blessés. Cent quatre-vingt-deux bâtiments dans le complexe de la Maison des Nations Unies ont été touchés par des balles, des mortiers et des grenades », a ajouté le porte-parole.

« Le Secrétaire général est profondément affligé par ces conclusions. Il réitère son indignation à l'égard des actes de violence commis à Juba en juillet et de la trahison du peuple du Soudan du Sud par un trop grand nombre de ses dirigeants. Le Secrétaire général reconnaît que la MINUSS a sauvé des centaines de milliers de vies au cours des trois dernières années, y compris dans ses sites de protection des civils et félicite le personnel de la Mission pour son dévouement. Il est néanmoins alarmé par les graves lacunes identifiées par l'enquête spéciale qui se sont manifestées par le fait que la mission n'a pas pleinement mis en œuvre son mandat de protection des civils et du personnel de l'ONU pendant les combats », a encore dit le porte-parole.

« Le Secrétaire général a étudié les recommandations formulées par l'enquête spéciale et entend les mettre en œuvre. Le Secrétaire général veillera à ce que les mesures nécessaires soient prises pour permettre à la MINUSS de protéger plus efficacement les civils, y compris par une plus grande responsabilisation des dirigeants civils et en uniforme de la mission », a-t-il ajouté.

Ban Ki-moon a transmis le résumé du rapport du général Cammaert aux membres du Conseil de sécurité. Le rapport a été rendu public aujourd'hui.

Le général Patrick Cammaert des Pays-Bas avait été nommé le 23 août par le Secrétaire général à la tête de l'équipe chargée de l'enquête. Il avait été précédemment à la tête d'une enquête sur les circonstances entourant les affrontements qui ont eu lieu sur le site de protection des civils de la MINUSS à Malakal, au Soudan du Sud, les 17 et 18 février 2016.