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Viet Nam : l'ONU appelle le gouvernement à libérer une blogueuse

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Viet Nam : l'ONU appelle le gouvernement à libérer une blogueuse

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est déclaré préoccupé par la répression croissante du gouvernement du Viet Nam contre les défenseurs des droits de l'homme, notamment l'arrestation la semaine dernière d'une blogueuse populaire et critique du gouvernement, Nguyen Ngoc Nhu Quynh, aussi connue en ligne sous le nom de Mother Mushroom.

« L'article 88 rend criminel la possibilité pour tout citoyen vietnamien de profiter de la liberté fondamentale d'exprimer une opinion, de discuter ou de remettre en question le gouvernement et ses politiques », a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse publié vendredi. « Cette loi trop étendue et mal définie rend trop facile l'étouffement des points de vue divergents et la détention arbitraire des personnes qui osent critiquer les politiques du gouvernement ».

Mme Quynh a été arrêtée le lundi 10 octobre dans la province de Khanh Hoa en vertu de l'article 88 du Code pénal, qui interdit la « propagande contre la République socialiste du Viet Nam ».

Ce crime est considéré comme une infraction à la sécurité nationale et entraîne une peine allant jusqu'à 20 ans de prison. En vertu du code de procédure pénale vietnamien concernant les enquêtes sur des infractions dites de sécurité nationale, Mme Quynh peut être détenue au secret pendant au moins quatre mois.

M. Zeid a souligné que la détention au secret pour une période prolongée, en particulier sans accès aux membres de la famille et à un avocat, est propice à la torture et peut s'apparenter à de la torture, ce qui est une violation de la Convention contre la torture, qui a été ratifiée par le Viet Nam en février 2015.

« J'exhorte le gouvernement du Viet Nam à respecter ses obligations en vertu du droit des droits de l'homme, d'abandonner ces accusations portées contre Mme Quynh et de la libérer immédiatement », a ajouté M. Zeid.