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Philippines : le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide alarmé par les propos du Président

Le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Manuel Elias
Le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Manuel Elias

Philippines : le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide alarmé par les propos du Président

Le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé vendredi son inquiétude suite aux propos publics tenus par le Président philippin, Rodrigo Duterte, dans lesquels il a renforcé une campagne pour tuer des millions de toxicomanes aux Philippines et l'a comparé au massacre de millions de juifs par Hitler pendant l'Holocauste en Allemagne nazie pendant la Seconde guerre mondiale.

M. Dieng a qualifié dans un communiqué de presse, une telle déclaration de « profondément irrespectueux du droit à la vie de tous les êtres humains ». Il a rappelé que l'Holocauste était l'une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'humanité et que « toute glorification d'actes cruels et criminels commis par des responsables était inacceptable et offensive ». Il a ajouté qu'une telle déclaration sapait également les efforts de la communauté internationale pour élaborer des stratégies visant à prévenir la récurrence de ces crimes, en faveur desquelles tous les pays du monde entier devraient s'engager.

Le Conseiller spécial pour la prévention du génocide a appelé M. Duterte à faire preuve de retenue dans l'usage de la langue qui pourrait « exacerber la discrimination, l'hostilité et la violence et encourager la perpétration d'actes criminels qui, si généralisée ou systématique, pourraient constituer des crimes contre l'humanité ».

M. Dieng a également appelé le Président des Philippines à soutenir l'enquête sur la hausse rapportée de meurtres dans le contexte des campagnes anti-criminalité et anti-drogue visant les trafiquants et consommateurs de drogues afin de déterminer les circonstances de chaque décès.

Le 18 août dernier, deux experts des droits de l'homme mandatés par l'ONU avaient appelé le Gouvernement des Philippines à mettre fin aux exécutions extrajudiciaires et aux assassinats liés à l'intensification de la lutte contre les trafiquants et les consommateurs de drogues. Selon, ces experts, plus de 850 personnes ont été tuées depuis l'élection de M. Duterte à la présidence des Philippines le 10 mai 2016.