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Colombie : l'ONU va continuer de suivre les progrès en termes de droits de l'homme

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein (devant au centre), lors d'une visite en Colombie. Photo HCDH
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein (devant au centre), lors d'une visite en Colombie. Photo HCDH

Colombie : l'ONU va continuer de suivre les progrès en termes de droits de l'homme

Après la signature de l'accord de paix historique en Colombie et avant un référendum le 2 octobre sur cet accord, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a rappelé que son Bureau (HCDH) continuera de suivre les progrès en termes de droits de l'homme, un aspect faisant partie de l'accord de paix.

« Je tiens à rendre hommage au gouvernement de la Colombie [...] pour avoir eu la clairvoyance d'inviter, puis d'accepter et de maintenir la présence d'un bureau des droits de l'homme des Nations Unies dans le pays », a déclaré jeudi M. Zeid lors d'une conférence de presse à Bogotá. « Contrairement à beaucoup d'autres gouvernements à travers le monde, la Colombie a accepté que nous soyons farouchement indépendants; que nous les critiquions de temps à autre, ainsi que leurs adversaires; que nous jouions le rôle de l'ami prêt à dire des vérités si nécessaires ».

La présence du HCDH en Colombie remonte à avril 1997 et a depuis contribué à renforcer la protection et la promotion des droits de l'homme.

Le Haut-Commissaire a salué les progrès réalisés par la Colombie en matière de droits de l'homme au cours des 19 dernières années. Les droits de l'homme « ne peuvent pas être plus apparents que dans le texte de l'Accord de paix final, qui contient 353 références aux 'droits' et un préambule soulignant que l'ensemble de l'accord est imprégné des droits de l'homme, et qui met l'accent sur la question du genre ».

L'Accord de paix comporte également cinq références spécifiques concernant le rôle que le HCDH est invité à jouer lors de sa mise en œuvre.

« Je promets que nous, le bureau des droits de l'homme de l'ONU, comme le prévoit le texte, suivrons de près les progrès concernant les nombreux aspects relatifs aux droits humains dans l'accord de paix. Je ne vais pas hésiter à parler, ou à intervenir par d'autres moyens, dans le cas de violations graves ou d'omissions de part et d'autre », a souligné M. Zeid.

Le chef des droits de l'homme de l'ONU a par ailleurs fait remarquer qu'il accordera une attention particulière à la mise en oeuvre des garanties protégeant les membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC-EP) de violences physiques et de la stigmatisation de la part du gouvernement. « Il est d'une importance fondamentale qu'il n'y ait pas de répétition des assassinats déplorables qui ont suivi, et parfois brisé, les accords de paix précédents », a-t-il dit.

M. Zeid a souligné l'importance de la responsabilité et de la justice, rappelant qu'elles doivent être conformes aux normes internationales en matière de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de très graves violations des droits de l'homme. Il a également demandé à ce que des mesures immédiates soient prises pour consolider la paix et a exhorté le gouvernement à instaurer un calendrier pour la mise en œuvre des accords qu'elle a conclus avec les mouvements sociaux et les communautés, mais pas encore mis en œuvre. A cet égard, le Haut-Commissaire a déclaré que le HCDH continuera d'offrir un soutien à ce « processus vital ».

De son côté, la Mission des Nations Unies en Colombie a indiqué vendredi que 18 observateurs de la mission avaient commencé à travailler avec neuf représentants du gouvernement colombien et neuf membres des FARC au sein du Mécanisme conjoint de surveillance et de vérification à Bogota.

« Pour l'Organisation des Nations Unies, cet effort commun est essentiel. C'est une première garantie pour tous les Colombiens que nous avançons sur les dispositions convenues par les parties prenantes sur la surveillance et la vérification bilatérales du cessez-le-feu », a déclaré le général Javier Perez Aquino, Coordonnateur du Mécanisme tripartite et chef des observateurs internationaux au sein de la Mission de l'ONU en Colombie.

Lundi, des représentants des trois entités démarreront des activités conjointes dans cinq des huit bureaux régionaux : Florencia, Popayan, San José del Guaviare, Valledupar et Villavicencio, a précisé la mission onusienne.