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L'ONU regrette que le désarmement nucléaire multilatéral soit au point mort

L'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, au Kazakhstan. Photo ONU/Eskinder Debebe
L'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, au Kazakhstan. Photo ONU/Eskinder Debebe

L'ONU regrette que le désarmement nucléaire multilatéral soit au point mort

A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires qui est célébrée chaque année le 26 septembre, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à œuvrer de toute urgence en faveur d'un monde exempt d'armes nucléaires rappelant que la survie de l'humanité en dépend.

Dans un message publié lundi, le Secrétaire général a souligné que le monde fait face à des dangers nucléaires croissants. « Le désarmement nucléaire multilatéral est au point mort. Des dizaines de milliards de dollars sont consacrés à l'entretien et à l'amélioration de systèmes d'armes nucléaires », a-t-il déclaré, citant le cas de la Corée du Nord qui « ne cesse de défier les interdictions d'essais nucléaires et la volonté de la communauté internationale, persistant à se doter de capacités nucléaires et de missiles balistiques ».

S'exprimant le même jour dans le cadre de la 60e session régulière de la conférence générale de son agence, le Directeur général de l'A HREF=" http://www.un.org/fr/disarmament/instruments/iaea.shtml"> l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait écho aux propos de M. Ban concernant la Corée du Nord, ajoutant que son programme nucléaire reste un grave sujet de préoccupation et constitue une menace croissante pour la paix et la sécurité en Asie du Nord-est et au-delà.

« L'Agence maintient sa volonté de reprendre ses travaux de vérification en République populaire démocratique de Corée (RPDC) une fois que les développements politiques le permettront », a précisé M. Amano.

M. Ban a exprimé son regret de voir de nombreux pays conserver la dissuasion nucléaire dans leur doctrine de sécurité. « Les événements récents ont montré que les armes nucléaires ne contribuaient pas à la paix et à la sécurité, au contraire : leur mise au point et leur possession est devenue une source majeure de tension internationale », a-t-il souligné, ajoutant que des dissensions croissantes apparaissent sur l'avenir du désarmement nucléaire multilatéral. « Le prochain cycle d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires commence en 2017. Le monde ne peut se permettre un nouveau cycle d'inaction ».

Lors d'une réunion plénière de haut niveau commémorant la journée internationale, le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a rappelé que la résolution 2310 (2016) du Conseil de sécurité du 23 septembre dernier soutient le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) . « Mais cette résolution ne doit pas être un substitut à l'entrée en vigueur du TICE », a-t-il prévenu. « Au contraire, il s'agit d'une sonnette d'alarme concernant la nécessité d'accélérer nos efforts pour arriver à mise en œuvre complète du traité ».

Pour M. Ban, de nombreuses voies peuvent mener à un monde exempt d'armes nucléaires. « Ce qui compte, c'est que tous les États agissent maintenant, sans tarder, et honorent leurs engagements en matière de désarmement et de non-prolifération », a-t-il conclu.