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Le Niger juge nécessaire un changement profond de la gouvernance mondiale pour réaliser les ODD

Le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak
Le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak

Le Niger juge nécessaire un changement profond de la gouvernance mondiale pour réaliser les ODD

A l'Assemblée générale des Nations Unies, le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, a affirmé vendredi la résolution de son pays à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) tout en soulignant les contraintes budgétaires liées à la menace terroriste ainsi que la nécessité de réexaminer le fonctionnement de l'économie mondiale et de l'ONU.

Selon le Président nigérien, les résultats positifs des Objectifs du millénaire pour le développement, qui se sont achevés en 2015, cachent d'énormes disparités et inégalités. Les pays africains, en particulier ceux situés au sud du Sahara, ont enregistré peu de progrès et font face à des défis importants en matière de développement et de lutte contre la pauvreté.

« Il est évident que le fonctionnement de l'économie mondiale doit être profondément réexaminé », a déclaré M. Issoufou. « Il est nécessaire de trouver un meilleur équilibre entre le capital financier spéculatif et le capital industriel, par une réorientation plus massive des capitaux vers l'économie réelle », a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat nigérien encourage un positionnement à long terme des fonds, programmes et agences de l'ONU en faveur du développement. « Il s'agit dans cette démarche de promouvoir la cohérence et la complémentarité indispensables à l'efficacité des actions de développement de ces structures », a-t-il souligné. « Les programmes qui sont au centre des ODD doivent permettre effectivement à l'Afrique de s'insérer davantage dans le commerce mondial », at-il précisé.

Pour M. Issoufou, une réforme profonde de l'ONU est nécessaire. « La gouvernance des Nations Unies, incarnée par le Conseil de sécurité, nécessite une révision qui a trop tardé », a-t-il dit, indiquant que cette réforme aurait ajouté de l'efficacité et de la légitimité dans le traitement des questions de paix et de sécurité internationales. « Cette révision devra rectifier aussi bien l'anachronisme caractérisé, illustré par l'actuel système de représentation géographique au sein de cette institution que ses méthodes et modes de prise de décisions dont les conséquences, souvent désastreuses, produisent des effets contraires aux solutions recherchées ».

Constamment confronté à des menaces d'ordre sécuritaires, le Président nigérien a également jugé indispensable la révision des mandats de certaines missions de l'ONU pour les rendre offensives. « Pour les populations concernées, il est inconcevable que les missions déployées sur le terrain pour les protéger, restent impuissantes face aux actes terroristes et aux exactions qui leur sont infligées sous le prétexte d'absence de mandat approprié », a-t-il expliqué.

Bien que les menaces terroristes aient amené son pays à orienter 10% de ses ressources budgétaires dans le secteur de la sécurité, M. Issoufou, réélu en mars dernier pour un dernier mandat, s'est félicité des efforts de son pays dans la réduction de la pauvreté, de la lutte contre la faim, la réduction des taux de mortalité et le développement de l'accès à l'eau potable. Des efforts selon lui qui permettront au Niger d'avancer dans la mise en œuvre des ODD.