L'ONU invite les Etats à intensifier la lutte contre les attaques visant le patrimoine culturel
A l'occasion d'une réunion de haut niveau sur la protection du patrimoine culturel en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a invité jeudi les Etats à protéger les trésors de l'humanité et à mettre fin au trafic illicite de biens culturels.
« Aujourd'hui, j'appelle la communauté internationale à intensifier la lutte mondiale contre les attaques visant le patrimoine culturel. Nous avons une solide base juridique que nous devons utiliser pour protéger les trésors et mettre fin au trafic illicite », a dit M. Ban dans un message lu en son nom par la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, lors de cette réunion organisée à l'initiative de l'UNESCO, d'Interpol et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Le chef de l'ONU a rappelé que des attaques contre le patrimoine culturel ont eu lieu au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, au Yémen, au Mali et ailleurs.
« Cette tactique de guerre est aussi un crime de guerre », a-t-il affirmé. « Les combattants qui attaquent des trésors culturels veulent endommager non seulement ces biens, ils cherchent aussi à déchirer le tissu social ».
Il a rappelé que les Nations Unies ont pris des mesures pour restaurer et reconstruire des sites endommagés. A Tombouctou, au Mali, l'UNESCO a ainsi apporté son aide pour reconstruire 14 mausolées.
La Cour pénale internationale (CPI) a également ouvert pour la première fois un procès pour la destruction de ces mausolées. « Cela peut mettre fin à l'impunité », a estimé le Secrétaire général. Il a aussi noté que plus d'une trentaine de pays ont pris des mesures pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels. Des 'antiquités du sang' ont ainsi été saisies dans de nombreux pays.
La Directrice générale de l'UNESCO a pour sa part exprimé jeudi sa profonde préoccupation concernant les pertes en vies humaines et les gros dégâts causés à des bâtiments historiques dans la Vieille ville de Sana'a, au Yémen, à la suite de bombardements le 20 septembre 2016.
« C'est un coup à l'identité et à l'histoire du Yémen, ce qui ne peut qu'approfondir les souffrances de sa population », a-t-elle dit dans un communiqué de presse. « De nouveau, j'appelle toutes les parties prenantes à éviter de viser des sites du patrimoine culturel ».