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Les femmes et filles handicapées n'ont pas besoin de pitié mais d'émancipation, selon des experts de l'ONU

Une participante à la Journée internationale des personnes handicapées. Photo ONU
Une participante à la Journée internationale des personnes handicapées. Photo ONU

Les femmes et filles handicapées n'ont pas besoin de pitié mais d'émancipation, selon des experts de l'ONU

Le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) a déclaré mardi que les Etats doivent favoriser l'autonomisation des femmes en augmentant leur confiance en soi au lieu de les traiter comme des objets de pitié.

« Trop souvent, les Etats n'honorent pas leurs obligations à l'égard des femmes et des filles handicapées, les traitant ou permettant qu'elles soient traitées comme des objets de pitié sans défense, victimes d'hostilité et d'exclusion, au lieu de leur donner les moyens de jouir de leurs droits et libertés fondamentaux », a déclaré le CDPH, dans une déclaration à la presse.

« Les politiques destinées aux femmes ont traditionnellement rendu le handicap invisible et les politiques sur le handicap négligé la question du genre. Mais si vous êtes une femme ou une fille avec un handicap, vous êtes confrontée à de multiples discriminations et obstacles parce que vous êtes une femme, parce que vous êtes handicapée et parce que vous êtes une femme handicapée », a déclaré Theresia Degener, membre du CDPH.

Pour contribuer à résoudre ce problème, le Comité a publié des conseils, pour les 166 Etats qui ont ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, sur la façon dont ils peuvent promouvoir l'autonomisation des femmes handicapées afin de leur permettre de participer à la vie dans tous ses aspects sur un pied d'égalité avec les autres, tel qu'énoncé de manière générale dans la Convention, et plus spécifiquement dans son article 6.

Ces conseils, aussi appelés « observation générale », soulignent que s'abstenir d'actes discriminatoires ne suffit pas. Les Etats doivent favoriser l'autonomisation des femmes « en augmentant leur confiance en soi, en garantissant leur participation, et en renforçant leur pouvoir et leur autorité à prendre des décisions dans tous les domaines affectant leur vie ».

Ces lignes directrices indiquent qu'il y a trois principaux sujets de préoccupation concernant les femmes et les filles handicapées: la violence physique, sexuelle et psychologique, qui peut être institutionnelle ou interpersonnelle; la restriction des droits sexuels et reproductifs, y compris le droit à l'accès à l'information et la communication, le droit à la maternité et le droit à l'exercice des responsabilités liées à l'éducation des enfants; et la discrimination multiple.

L'observation générale détaille les mesures que les Etats parties devraient adopter dans une série de domaines, y compris la santé, l'éducation, l'accès à la justice et l'égalité devant la loi, le transport et l'emploi, pour permettre aux femmes et aux filles handicapées de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux.

L'observation générale invite les Etats parties à abroger ou à réformer toutes les lois qui sont discriminatoires, de manière directe ou indirecte, envers les femmes et les filles handicapées, et réclame des campagnes publiques pour combattre et transformer les attitudes discriminatoires de longue date envers les femmes handicapées.

« Nous espérons que les Etats parties seront guidés par cette observation générale dans le passage en revue de leur lois et pratiques, afin d'atteindre une reconnaissance et un respect accrus des droits fondamentaux des femmes et des filles handicapées », a déclaré la Présidente du CDPH, María Soledad Cisternas Reyes.